Grève générale à partir du 5 novembre : l’autre arme contre la dictature militaire
Par Abdelkader S. – L’entêtement du pouvoir à vouloir se maintenir en dépit de son rejet par l’écrasante majorité du peuple a poussé le Mouvement de contestation populaire à envisager de nouvelles actions autrement plus efficaces pour faire chuter le régime, incarné par les résidus du système Bouteflika, sous le commandement de l’octogénaire chef d’état-major de l’armée.
Ainsi, de nombreux syndicats autonomes influents ont appelé à une grève générale dans le secteur public à partir du 5 novembre, en expliquant clairement que cette action s’inscrit dans la continuité du Hirak, qui réclame le changement de système. Les grèves annoncées sont donc éminemment politiques et visent à pousser les tenants du pouvoir illégitime vers la porte de sortie – ou de la prison.
Au vu du nombre impressionnant de citoyens qui ont participé aux manifestations pacifiques ce vendredi 1er Novembre, jour de fête pour le peuple algérien qui se bat pour recouvrer sa seconde indépendance, il apparaît sans l’ombre d’un doute que les Algériens seront tout aussi nombreux à répondre à l’appel des syndicats.
L’option de la désobéissance civile avait été évoquée dès l’été mais de nombreuses voix s’étaient opposées à cette démarche par crainte de voir le Mouvement populaire dévier de sa trajectoire. Cependant, la posture de défiance adoptée par le dictateur Gaïd-Salah à l’égard du peuple a fini par convaincre les millions de citoyens, qui manifestent depuis près de neuf mois, que les marches de vendredi et mardi ne suffisent plus et qu’elles ne gênent pas outre-mesure les tenants du pouvoir décidés à «aller jusqu’au bout» – dixit Gaïd-Salah – dans leur recherche d’une confrontation directe pour justifier l’instauration d’une loi martiale.
Les citoyens, conscients de ces manœuvres, ont su maintenir le caractère pacifique de la contestation, convaincus qu’ils détiennent encore de nombreuses autres cartes maîtresses dans cette bataille qui les oppose au pouvoir illégitime et corrompu, émanation de vingt ans de règne sans partage du clan des Bouteflika.
A. S.
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