Sadi : «Le Hirak rappelle la fin de règne des dictateurs Mussolini et Saddam»
Par Saïd N. – L’ex-président du RCD, Saïd Sadi, vient de sortir chez les éditions Franz-Fanon un nouvel ouvrage intitulé Révolution du 22 Février. Un miracle algérien. Ce livre sera disponible au Sila à partir de lundi 4 novembre, indique l’auteur dans un post diffusé sur sa page Facebook.
Dédié au moudjahid Lakhdar Bouregâa et Samira Messouci, militante du RCD incarcérée depuis quelques mois à la prison d’El-Harrach, l’ouvrage de Saïd Sadi revient sur la genèse des événements qui secouent le pays depuis le 22 février. Il rappelle les deux événements qui furent l’étincelle qui déclenchera la «Révolution du sourire» : la première manifestation anti-cinquième mandat qui a eu lieu à Kherrata, le 16 février, et l’arrachage par des jeunes manifestants en colère d’un poster géant de Bouteflika sur la façade de la mairie de Khenchela, le 19 février. Une scène qui n’est pas sans rappeler, selon l’auteur, «certaines fins de règne de dictateurs des temps modernes, comme le lynchage de Mussolini ou le saccage de la statue de Saddam Hussein».
Saïd Sadi considère ce qui s’est passé le 22 février comme «un miracle». «C’est le mot qui m’est spontanément venu à l’esprit quand j’ai vu que les jeunes et les femmes, considérés comme les segments sociaux les plus captifs d’un système inamovible, se sont mis au-devant d’une insurrection citoyenne que plus personne n’attendait», écrit-il dans l’avant-propos de son ouvrage.
S’ensuit un long réquisitoire du système politique qui a régné sans partage. «A force de museler la parole et de soumettre les consciences, le système algérien a fini par user les énergies les plus vigoureuses et éroder les intelligences les plus aiguisées.» Il met en cause une complicité internationale «implicite ou explicite» qui a permis au régime algérien de survivre et «aggravé le désarroi du citoyen».
Pour l’auteur, si les conditions d’une explosion générale étaient largement réunies, «la maturité et le calme avec lesquels s’est exprimé le peuple ont surpris tout le monde». Autre aspect miraculeux de ce mouvement, selon lui : «Il ne s’est pas contenté de rejeter un système autocratique et obsolète. Il a formulé les grands axes d’une perspective démocratique.»
Saïd Sadi se réjouit que les manifestants aient fait leur la devise de la Soummam : «Primauté du civil sur le militaire», à travers le slogan scandé chaque semaine : «Etat civil et non militaire !»
Enfin, le fondateur du RCD estime que quelle que soit l’issue de la révolution du 22 Février, «elle aura réveillé et mobilisé les ressorts de la citoyenneté» et «a prouvé qu’un consensus national démocratique respectant l’altérité était une réalité dans la société algérienne».
S. N.
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