Révélation : comment Gaïd-Salah a instigué le Hirak avant qu’il lui échappe
Par Nabil D. – La révélation faite ce lundi soir par le journaliste Saïd Bensedira confirme l’hypothèse avancée par Algeriepatriotique au sujet des origines du Mouvement de contestation populaire lancé le 22 février dernier après de longues semaines de préparation sur les réseaux sociaux.
En effet, le lanceur d’alerte exilé à Londres, qui a pris sur lui de révéler les dossiers de corruption et de détournements de fonds au sein de la hiérarchie militaire, a jeté un pavé dans la mare en affirmant que l’échange téléphonique fuité qui a mis le feu aux poudres entre l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et l’ex-patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, lui est parvenu des services du chef d’état-major de l’armée qui lui ont demandé de le ventiler à grande échelle.
On comprend maintenant mieux pourquoi les appels aux manifestations du 22 février insistaient sur cette date qui coïncidait avec un vendredi et fixaient l’horaire du début de l’insurrection à 15 heures, soit après la prière hebdomadaire. Gaïd-Salah cherchait ainsi à utiliser les islamistes pour les faire se soulever contre Bouteflika de manière violente pour, ensuite, faire intervenir l’armée en instaurant l’état d’urgence et, par là même, prendre le pouvoir par la force pour «sauver le pays d’une seconde décennie noire».
Mais les choses ne se sont pas déroulées comme l’avaient planifié les conseillers du chef de l’armée, pour au moins trois raisons.
Les appels aux manifestations distillés par les services secrets étaient noyés dans une multitude d’autres appels émanant de citoyens sincères qui avaient à cœur de pousser le peuple à se réveiller de sa longue léthargie et à se battre pacifiquement pour l’éradication du système Bouteflika. Ensuite, les islamistes radicaux sur lesquels comptait le régime pour provoquer des heurts avec les forces, de l’ordre de sorte à décourager les citoyens à poursuivre leur mouvement de contestation, n’étaient pas au rendez-vous et ont préféré ne pas s’afficher en raison du raz-de-marée qui avait étonné aussi bien le pouvoir que le peuple lui-même. Ces islamistes ont fini par adhérer au Hirak en se gardant d’exhiber leur arrogance habituelle et se sont contentés de nager dans le sens du courant. Enfin, le peuple étant unanimement opposé au régime, il a fait preuve d’une unité et d’une cohésion que les différentes tentatives de division n’ont pas réussi à briser.
Les manifestations gigantesques de ce 1er Novembre, la grève des juges et celle de centaines de milliers de travailleurs du secteur industriel, qui commence ce mardi à l’appel des très influents syndicats autonomes, sont le coup de grâce qui fera se retourner définitivement contre lui le plan diabolique ourdi par un Gaïd-Salah au pied du mur.
N. D.
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