Alain Gresh : «La France n’a aucun poids politique réel en Algérie»
Par Saïd N. – Le journaliste et ancien directeur du mensuel Le Monde Diplomatique, Alain Gresh, estime que la France ne peut jouer aucun rôle en Algérie. «La rue pense toujours à l’occupation française, et les manifestants montrent toujours du doigt la France», affirme-t-il dans un entretien à la chaîne Al-Jazeera.
Pour ce spécialiste du monde arabe, «la France n’a aucun poids politique réel en Algérie», jugeant que la seule influence qu’elle peut y exercer est sur le plan économique».
Analysant la situation actuelle dans le monde arabe, le journaliste français considère que la région fait face à une deuxième vague du «Printemps arabe». Cela prouve, selon lui, que les mêmes problèmes posés en 2011 ne sont pas résolus et qu’il s’agit des mêmes problèmes ayant engendré les dictatures. Le journaliste note que les populations arabes ont compris cette fois-ci que les révoltes pacifiques sont plus payantes et que la violence profite systématiquement aux pouvoirs en place. «Les chaos syrien et libyen ont servi d’exemples aux autres pays de la région», résume-t-il.
Pourquoi le modèle tunisien ne se reproduit-il pas dans les autres pays arabes ? Dans sa réponse, Alain Gresh estime que les Tunisiens, et surtout le mouvement islamiste Ennahdha, ont vite compris que seul «un compromis historique» entre les différents courants politico-idéologiques peut aider à instaurer la démocratie. Il pense que les Hiraks algérien, libanais et soudanais sont en train de suivre la même voix, en cessant de cultiver les clivages confessionnels et dogmatiques.
S. N.
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