Pourquoi il faut empêcher la mascarade électorale de Gaïd-Salah
Par Rabah A. – Quand Gaïd-Salah traite de «résidus du clan» les millions de personnes qui sortent en famille chaque semaine pour dire tout le mal qu’ils pensent de sa démarche criminelle, on voudrait bien savoir à quel titre il ose qualifier ainsi la majorité de la population algérienne.
Sait-il seulement qu’il ne doit le poste à partir duquel il se croit en droit de débiter ses inepties récurrentes qu’au personnage le plus détesté de l’histoire récente de notre pays, à savoir Bouteflika qui l’a choisi, lui spécialement, en raison de ses multiples lacunes en matière de niveau et de moralité ? Se rend-il compte qu’il n’a aucun mandat électif de quelque sorte que ce soit et qu’à ce titre, rien ne l’habilite à s’adresser au peuple algérien qui plus est avec autant de morve et de suffisance ? Notre pays marcherait-il sur la tête pour avoir permis qu’un tel général inculte se soit emparé du pouvoir, d’insulter le peuple avec autant d’aisance ? Sommes-nous tous coupables par notre acceptation d’un état de fait par lequel un militaire qui, de surcroît, devait être admis à la retraite depuis des décennies, arrive sans coup férir au poste le plus élevé de l’Etat ? Avons-nous été tous victimes d’une anesthésie collective ou bien sommes-nous assez veules et lâches pour que n’importe qui – et je reste décent – vienne s’imposer comme notre «guide suprême» ?
N’avons-nous pas favorisé par notre «silmia» et notre mutisme interrompu uniquement deux fois par semaine depuis plus de huit mois, son maintien au pouvoir et le sentiment d’impunité et de superpuissance qu’il semble ressentir aujourd’hui dans sa caserne bunkérisée d’Aïn Naâdja ? Il faudra qu’on réponde un jour à nos enfants et qu’on leur explique comment on en est arrivé là ! S’il s’était agi comme dans d’autres pays d’un général charismatique, distingué et auréolé du titre de vainqueur de batailles épiques, comme le furent en leur temps Pétain, Eisenhower ou Giap, même les autres nations auraient assimilé notre silence à une forme de respect et de reconnaissance pour la bravoure du dirigeant en question. Mais, pour nous, c’est loin d’être le cas, puisque nous avons hérité du pire produit du système maffieux algérien. Ainsi, en guise de batailles qu’il aurait menées en dehors de celles des tables bien garnies et de l’immoralité, notre dictateur n’est familier que dans celles de la prédation et du détournement des biens du peuple.
S’agissant de son niveau intellectuel, tout le monde, même ceux qui étaient complaisants au départ, se sont très vite rendu compte qu’il s’agissait d’un analphabète éloigné des standards en la matière pour occuper un poste aussi élevé dans la hiérarchie militaire à l’ère des drones, de l’intelligence artificielle et des rapides développements de la technologie militaire.
Que faut-il faire pour faire entendre raison à ce dictateur ? Devrons-nous aller jusqu’au sacrifice suprême quitte à faire encore couler le sang des Algériens sur leur terre martyre ? N’y a-t-il personne pour lui faire entendre raison et l’amener à se prosterner devant ces millions de personnes qui sont sorties ce 1er Novembre pour lui dire «basta, il y en a marre de tes manœuvres criminelles !» ? Quelqu’un peut-il seulement lui dire que le masque de probité derrière lequel il se dissimulait est définitivement tombé depuis que le peuple algérien s’est rendu compte que les prétendues élections du 12 décembre ne vont servir qu’à reconduire les figures du même système, une version édulcorée de la même bande qui a détroussé le pays car, comme le disent les adages universels, on ne peut pas faire du neuf avec du vieux et un âne ne fera jamais un bon cheval de course ?
L’heure est grave et les périls qui guettent le pays en cas de maintien de ces élections risquent de l’être davantage, parce qu’on ne peut pas agir impunément et indéfiniment contre la volonté du peuple. N’y a-t-il pas un risque de diviser le pays et de le plonger dans les affres d’un conflit interne ? Le pouvoir va-t-il mettre un dispositif policier devant toutes les salles dans lesquelles se tiendra un meeting électoral ? Va-t-il obliger les gens sous peine d’emprisonnement à aller voter ? Que vaudra un Président qui ne sera pas reconnu par la grande majorité de la population et qui aura pour seul interlocuteur et soutien le général qui l’aura mis sur le trône ?
Des patriotes sincères et propres existent au niveau où les décisions se prennent et il leur appartient d’empêcher cette mascarade et de répondre aux attentes de cette population avide de liberté et de justice.
R. A.
Comment (17)