L’appel de la fille de Lakhdar Bouregâa : «Aidez-nous à libérer notre père !»
Par Nabil D. – La fille de Lakhdar Bouregâa a tenu à informer l’opinion publique que le pouvoir n’a pas autorisé sa famille à rendre visite au moudjahid qui vient de subir une intervention chirurgicale lourde. «Je suis la fille du moudjahid Lakhdar Bouregâa et comme vous le savez, il a été opéré il y a quelques jours. C’est pour informer de sa situation que j’écris aujourd’hui», lit-on dans un message posté sur les réseaux sociaux.
«Arrivée à l’hôpital afin d’avoir des nouvelles de mon père, je n’ai pas été autorisée à lui rendre visite et ce n’est que pur hasard si je l’ai aperçu au détour d’un couloir sur un fauteuil roulant», témoigne Nabila Bouregâa. «Il m’a souri mais son sourire était teinté de fatigue. Je n’avais jamais vu mon père dans cet état. Mon père va sur ses 87 ans et au lieu d’être entouré des gens qui l’aiment, sa compagnie se résume à des policiers qui le surveillent et qui bloquent chaque entrée», s’insurge la fille de l’ancien commandant de la Wilaya IV historique.
«Ont-ils attrapé un dangereux criminel qui risque de s’enfuir à tout moment ?» s’interroge-t-elle, indignée par le traitement abject que le régime dictatorial de Gaïd-Salah fait subir au désormais père spirituel du Mouvement de contestation populaire qui en était à sa 38e semaine de manifestations ce vendredi. «Non, bien évidemment non !» répond la fille du moudjahid, privé de sa liberté pour avoir exprimé son opinion sur le chef d’état-major. Une opinion partagée, du reste, par l’écrasante majorité des citoyens qui la scandent tous les mardis et tous les vendredis depuis près de neuf mois.
«Son seul crime a été de défendre son pays. Crime qu’il commet depuis 65 ans et qui, si la situation ne change pas, lui coûtera la vie», souligne la digne fille de ce grand moudjahid qui avoue, craignant pour la vie de son père, qu’elle préférerait le voir «en symbole vivant qu’en martyr» bien que soutenant son combat et le Hirak «depuis la première heure». Inquiétude légitime de Nabila Bouregâa qui appelle les citoyens à aider sa famille à libérer son père, injustement emprisonné, et à le «sortir de cette situation».
N. D.
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