Coupures politiques de l’Internet : les citoyens crient à l’escroquerie d’Etat
Par Kamel M. – Les citoyens s’insurgent contre les coupures quasi quotidiennes de l’Internet et de la réduction du débit pour tenter dérisoirement d’empêcher le Mouvement de contestation populaire qui va en grandissant chaque semaine et entraver le flux des informations qui révèlent les frasques du régime.
«On nous coupe la connexion tous les mardis et vendredis depuis des mois maintenant, et le régime, à travers l’opérateur historique, nous fait payer la facture entière sans défalquer les heures et les jours entiers de coupures injustifiées», dénoncent ces internautes qui regrettent la «situation désastreuse des nouvelles technologies de l’information et de la communication depuis que ce secteur sensible a été confié à l’inamovible Houda-Imane Feraoun».
L’Algérie occupe une des plus mauvaises places dans les classements mondiaux dans le domaine des NTIC. Une détérioration qui n’a cessé de s’aggraver depuis de longues années, malgré les mises en garde répétées des experts nationaux.
Des internautes ont révélé de grosses affaires de corruption, en affirmant avoir déposé plainte auprès de la justice pour qu’une enquête soit ouverte sur les pratiques douteuses qui gangrènent le département de la ministre, désignée par Saïd Bouteflika et maintenue par Gaïd-Salah, pour achever le travail de sape commencé sous l’ancien Président et qui se poursuit sous ses résidus, incarnés par l’octogénaire chef d’état-major de l’armée. Mais la «justice du téléphone», comme la qualifient les millions de citoyens qui battent le pavé depuis près de neuf mois, a jeté la plainte aux orties.
Le lanceur d’alerte Sofiane Fattni qui s’est engagé à révéler le contenu de ces dossiers au fur et à mesure a, en effet, dit qu’il regrettait de devoir agir ainsi après que la justice eut fait preuve de complaisance à l’égard des responsables incriminés «avec preuves et dossiers à l’appui». Les révélations fracassantes de ce membre d’une organisation internationale de lutte contre la corruption et l’absence de toute réaction officielle confirment la partialité de la justice et sa dépendance totale des détenteurs du pouvoir politique desquels elle reçoit ses ordres, en violation des lois de la République qu’elle est censée défendre et protéger.
Une absence de protection qui assure à Houda-Imane Feraoun impunité et protection dans cette autre affaire qu’est la privation des citoyens de cet outil pour lequel ils payent, pourtant, une redevance chaque mois.
H. A.
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