L’intelligentsia algérienne au régime : «Nous rentrerons quand vous partirez !»
Par Houari A. – De nombreux intellectuels algériens formés par les universités algériennes et qui font les beaux jours des grandes entreprises et des centres hospitaliers de par le monde ont lancé ce slogan : «Nous attendons que vous dégagiez pour que nous puissions rentrer au pays !» Ces médecins, ingénieurs, enseignants universitaires, écrivains et philosophes ont rallié le Mouvement de contestation populaire depuis le début et n’ont pas hésité à exprimer leur soutien à ce sursaut populaire salutaire à travers leurs messages sur les réseaux sociaux et leur participation effective et régulière aux manifestations, qui se tiennent tous les dimanches dans les pays occidentaux où ils sont les nobles ambassadeurs du peuple algérien.
L’Algérie compte des dizaines de milliers de cerveaux qui ont fui le pays en raison de leur marginalisation par un système réfractaire à l’intelligence et au progrès. Une ancienne ministre chargée de la communauté algérienne à l’étranger révélait dans un cercle restreint, lors du premier mandat de Bouteflika, avoir rencontré de nombreuses sommités algériennes à travers plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord qui lui ont expliqué avoir quitté le pays après avoir désespéré de voir les choses changer. Parmi les personnes rencontrées, de hauts dirigeants au sein de géants de l’industrie aéronautique, des architectes, des chefs de services dans de grands centres hospitaliers de grande renommée et des enseignants universitaires de réputation mondiale.
Quelques années plus tard, le régime de Bouteflika a décidé d’éloigner cette frange de la société algérienne encore plus, en instituant un article dans la Constitution qui empêche les binationaux et les nationaux qui ont quitté le pays depuis plus de dix ans de toute participation à la vie politique et leur interdit l’accès aux postes de responsabilité. Des associations et des intellectuels établis à l’étranger, soutenus en Algérie, avaient dénoncé l’article 51 considéré comme une injustice. Cet aliéna ajouté à la Loi fondamentale en 2016 stipule que «la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques».
H. A.
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