Ces propos d’Ali Benflis qui «redonnent espoir» aux autorités marocaines
Par Karim B. – A l’affût de la moindre déclaration en provenance d’Alger, Rabat prête une oreille attentive aux propos des cinq candidats à la présidentielle imposée par le commandement de l’armée pour le 12 décembre prochain.
Après avoir fait des gorges chaudes des assertions de l’ancien secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, sur la «marocanité du Sahara», les médias marocains entrevoient une certaine flexibilité dans les déclarations d’Ali Benflis qui a abordé la question des relations entre l’Algérie et le Maroc dans un récent entretien à une chaîne de télévision algérienne.
«Ali Benflis, l’ancien Premier ministre algérien, a appelé à l’ouverture du dialogue avec le Maroc», écrivent les médias marocains qui soulignent que le président de Talaie El-Houriyet «a fait savoir que l’Algérie doit revoir ses relations avec le Maroc, la Tunisie, le Mali et la Mauritanie, dans le cadre du bon voisinage». Le Makhzen semble rassuré par la position de Benflis qui a estimé qu’«il est temps d’intensifier les relations avec le Maroc» et que «le dossier algéro-marocain doit être bien traité», tout en appelant à «ouvrir le dialogue, discuter et préparer l’avenir», toujours selon les médias marocains qui se réfèrent au même entretien.
Les Marocains semblent heureux aussi que les relations entre l’Algérie et le Maroc soient «présentes dans le programme électoral» d’Ali Benflis qui a assuré que l’Algérie et le Maroc «ne sont pas ennemis». «Nous ne serons jamais en conflit avec le pays voisin», a-t-il insisté, en qualifiant le Maroc de «pays frère».
Les médias marocains laissent entendre insidieusement, par ailleurs, que Benflis voudrait tourner la page du Sahara Occidental, en s’appesantissant sur son appel à «enterrer tout ce qui pourrait entacher les relations entre les deux pays voisins», allusion à la question sahraouie évidemment.
La crise algérienne est suivie avec un intérêt particulier par Rabat au point de créer un malaise au sein du Makhzen, après la déclaration de l’ancien ministre marocain des Affaires étrangères Salah-Eddine Mezour, qui a été sanctionné pour avoir esquissé un semblant de soutien au Hirak algérien.
Auparavant, les propos du Premier ministre Saâd-Eddine El-Othmani, qui avait émis le vœu que la «nouvelle direction politique» en Algérie «soit un prélude à un rapprochement entre les deux pays», avaient également été «rectifiés» par les autorités marocaines, mal à l’aise face à la situation confuse qui prévaut chez le voisin de l’Est.
K. B.
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