L’ONM insulte le moudjahid Bouregâa en suppliant Zeghmati de le sortir de prison
Par Abdelkader S. – L’appel lancé par l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) – ou ce qu’il en reste – résonne comme une humiliation à l’égard du grand moudjahid Lakhdar Bouregâa dont elle demande la libération pour des raisons purement humanitaires.
Faisant preuve de sa grande lâcheté habituelle, le secrétaire général intérimaire – encore un – de l’ONM supplie le ministre de la Justice de libérer l’ancien commandant de la Wilaya IV en mettant en avant son état de santé fragile, le prisonnier politique de 87 ans vient de subir une intervention chirurgicale lourde à l’hôpital Mustapha d’Alger. Ce n’est donc pas par solidarité et soutien à ce grand révolutionnaire que Mohand-Ouamar Benlhadj s’adresse à Belkacem Zeghmati pour sa remise en liberté car sa détention est illégale et arbitraire, mais par compassion envers un «vieil homme impotent».
Or, le premier responsable de l’ONM n’est pas censé ignorer que le moudjahid Lakhdar Bouregâa, autrement plus digne et courageux, a refusé d’être libéré tant que tous les détenus d’opinion ne le seraient pas, appelant, par la même occasion, les millions de manifestants qui lui vouent estime, affection et respect à poursuivre leur mouvement de contestation populaire et à ne pas se soucier de son sort. «Nous avons libéré le territoire, à vous de libérer la patrie», avait-il lancé à partir de sa cellule, la veille des manifestations historiques du 1er Novembre dernier contre le régime despotique incarné par Gaïd-Salah et les autres résidus du système Bouteflika.
Avec autant de veulerie et de mollesse, le secrétaire général par intérim de l’ONM recourt au ministre dont il sait, pourtant, qu’il reçoit ses ordres du chef d’état-major de l’armée et que c’est ce dernier qui a instruit la justice du téléphone d’incarcérer le moudjahid pour avoir dit ce qu’il sait sur le passé peu honorable de Gaïd-Salah.
La question qui se pose est pourquoi l’ONM ne réagit que maintenant pour demander que soit libéré Lakhdar Bouregâa. Sachant la collusion de Mohand-Ouamar Benlhadj avec le régime qu’il appuie dans sa mascarade électorale du 12 décembre dans l’espoir d’obtenir des aides financières pour sauver l’organisation moribonde qu’il dirige de façon unilatérale, il n’est pas exclu que le pouvoir illégitime cherche un alibi qui puisse justifier une «grâce» en faveur de ce prisonnier politique «gênant», en attribuant les raisons «charitables» à l’appel perfide et visqueux de l’ONM.
A. S.
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