39e marche pour le changement : un déluge humain sous une pluie diluvienne
Par Mounir Serraï – Ni les fortes pluies, ni la grêle, ni le froid n’ont dissuadé les Algériens de sortir massivement pour réaffirmer leur détermination à en finir avec les résidus du système politique. Réitérant leur rejet de «la mascarade électorale imposée par l’état-major de l’armée», les manifestants ont scandé des slogans hostiles à Abdelmadjid Tebboune, qui semble avoir les faveurs du chef de l’état-major de l’armée.
A Alger, les manifestants ont marché sous des pluies torrentielles. De Bab El-Oued à la Grande Poste, de la place du 1er Mai à la place Audin, des hauts de Didouche-Mourad à la Fac centrale, les manifestants ont affiché une détermination de fer à aller jusqu’au bout de leur mouvement revendicatif pour une nouvelle Algérie, une Algérie basée sur la justice, l’équité, la liberté et la démocratie. Les manifestants ont dénoncé les condamnations prononcées à l’encontre d’activistes du Hirak arrêtés en juin dernier avec le drapeau amazigh. «Non à la justice du téléphone», ont-ils scandé.
Ils ont également scandé leur slogan fétiche qui retentit depuis les premières semaines du Hirak, à savoir «Dawla madania machi askariya (Etat civil et non militaire)», en guise de réponse au chef d’état-major de l’armée qui semble être dérangé par cette revendication. A la Grande Poste, cœur palpitant des manifestations à Alger depuis le 22 février, les manifestants ont vivement dénoncé le maintien en détention de figures du Hirak.
La mobilisation a été aussi importante dans d’autres villes du pays. A Constantine, Jijel, Skikda, Tindouf, Sidi Bel-Abbès, Blida, Chlef, Laghouat, Médéa, Tipaza, Batna, El-Oued, Tébessa, Sétif Bordj Bou Arréridj, Béjaïa, Annaba, Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès, les Algériens sont sortis en masse pour réaffirmer leur attachement à leurs exigences d’un Etat démocratique à travers un processus transitionnel.
Une minute de silence a été observée par les manifestants dans plusieurs villes en hommage aux militaires tombés au champ d’honneur. Les images et les vidéos de cette forte mobilisation sous la pluie, dans certaines villes comme la capitale, ont impressionné plus d’un.
M. S.
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