Les dernières manœuvres désespérées du pouvoir pour sauver les meubles
Par Nabil D. – Le pouvoir est essoufflé. Incapable d’affaiblir le Mouvement de contestation populaire par les méthodes les plus ignominieuses, allant des tentatives de division du peuple aux arrestations arbitraires de manifestants et autres militants politiques et journalistes, le régime est passé à une nouvelle étape à l’approche de la date fatidique du 12 décembre.
En effet, après les intimidations en tout genre, la mise au pas des médias, l’instrumentalisation de la justice, le dévoiement du rôle des services de sécurité, les résidus du système Bouteflika s’essayent à une contre-offensive «populaire» en envoyant au casse-pipe un nombre insignifiant de partisans pour manifester en faveur de Gaïd-Salah et de son élection présidentielle imposée à partir d’une caserne.
Des échos qui nous parviennent de nombreuses wilayas font état de menaces proférées contre des travailleurs au sein des collectivités locales et d’entreprises publiques qui refuseraient d’obéir à l’ordre de manifester contre le Mouvement de contestation populaire. Dans le peu de villes où cette opération absurde a pu être montée, les quelques dizaines de citoyens abusés qui ont répondu à l’appel par crainte, par ignorance ou par intérêt – des députés, des membres des représentations locales des partis inféodés au pouvoir, des agents des services secrets, des personnes du troisième âge rameutées des maisons de vieillesse, des élèves de zaouïas, etc. –, ces chahuteurs ont subi avanie et humiliation, sans être agressés néanmoins.
Les choses s’accélèrent à quelques jours du début de la campagne électorale qui verra les cinq candidats du système affronter une population déterminée à leur barrer la route et à empêcher la mascarade du 12 décembre. Les candidats appréhendent cette campagne inédite où il sera difficile à l’administration, sous la conduite de l’indéboulonnable Bedoui, de mobiliser des figurants pour remplir les salles comme elle avait l’habitude de faire durant les quatre mandats de Bouteflika.
Le Mouvement de contestation populaire insiste sur le caractère pacifique de la Révolution du 22 Février, mais les réactions fébriles des citoyens commencent à montrer des signes d’impatience et d’agacement face au mépris affiché par les résidus du système à l’égard du peuple majoritaire. Il en est ainsi des chants entonnés à l’unisson contre le régime – et plus particulièrement contre Gaïd-Salah – par les supporters de deux clubs, la JSK et le MCA, connus pourtant pour être la bête noire l’une de l’autre, au stade du 5-Juillet, mercredi soir. Une preuve supplémentaire que le Hirak a soudé les rangs des manifestants, rejoints ces dernières semaines par d’anciens soutiens à l’élection présidentielle désenchantés par le choix des candidats en lice pour le palais d’El-Mouradia, tous issus du système Bouteflika.
N. D.
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