Nouvelle réponse du président russe Vladmir Poutine à Abdelkader Bensalah
Par Kamel M. – La chaîne de télévision russe Russia Today a assuré une large couverture, ce vendredi, des manifestations gigantesques qui ont lieu à travers toutes les wilayas du pays pour exiger une nouvelle fois le départ immédiat et sans condition des résidus du régime Bouteflika.
Moscou répond ainsi par le biais de ce média officiel au chef de l’Etat fictif, Abdelkader Bensalah, qui conseillait à son interlocuteur russe, Vladmir Poutine, à Sotchi, de ne pas se fier aux informations sur les «quelques éléments chahuteurs», en lui jurant par tous les dieux que la situation «est maîtrisée». Le sourire narquois esquissé par le chef du Kremlin avait eu plus d’impact que le laïus du Président intérimaire malade qui avait achevé de se discréditer auprès de l’opinion publique nationale et des médias étrangers.
La Russie confirme ainsi qu’elle ne soutient pas le régime en place et le fait savoir aux tenants du pouvoir illégitime, en médiatisant à grande échelle le Mouvement de contestation populaire, contrairement aux chaînes de télévision de pays pourtant proches géographiquement et autrement plus impactés par les événements qui se déroulent en Algérie et la grave crise politique qui s’y éternise.
Les manifestations de ce 39e vendredi interviennent au lendemain de l’adoption par le Parlement croupion de la loi sur les hydrocarbures à l’issue d’une séance marathon. L’empressement du pouvoir à faire voter cette loi, rejetée par le peuple, a fait dire à de nombreux observateurs que les tenants du pouvoir actuels ont passé un marché secret avec des puissances étrangères en contrepartie de leur soutien à l’élection présidentielle, imposée par l’état-major de l’armée pour le 12 décembre prochain, et leur bénédiction au locataire d’El-Mouradia qui en sera issu, d’autant que les cinq candidats à cette échéance sont tous des reliques du système Bouteflika.
Cette loi, qui a été élaborée en 2003, du temps de Chakib Khelil, par des experts américains et mise sous le coude par Bouteflika en 2005 suite au tollé général qu’elle avait suscité, y compris au sein du gouvernement à l’époque, n’est pas vue d’un bon œil par Moscou, un partenaire de poids qui peut peser dans le cours des événements en Algérie du fait des relations hautement stratégiques qui lient les deux pays.
K. M.
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