La LADDH appelle à l’annulation de «cette présidentielle dangereuse pour le pays»
Par Mounir S. – La LADDH appelle à l’annulation de l’élection présidentielle prévue pour le 12 décembre. Cette organisation de défense des droits de l’Homme estime que la situation est explosive et peut déraper à tout moment. «Au lendemain de la marche historique d’hier qui a vu défiler massivement des millions d’Algériennes pacifiquement à travers 46 wilayas, le pouvoir ne semble pas reculer. Au contraire, il maintient son coup de force et multiplie la provocation au risque d’aller à une confrontation certaine avec la population, résolue à défendre pacifiquement sa révolution et à faire aboutir sa revendication légitime du changement effectif du système», écrit la LADDH.
«Alors, un bras de fer s’installe sur fond d’escalade dangereuse. Chaque jour on assiste à des tentatives de marches organisées par les relais du pouvoir dans les wilayas pour imposer le coup de force, malheureusement ces dernières finissent toujours par des affrontements entre les partisans des élections ostentatoirement appuyés et encadrés par les services de sécurité et les médias du pouvoir contre la population locale qui tente de résister pacifiquement», poursuit cette organisation, qui estime que «fort heureusement que, jusque-là, le bon sens et la retenue ont prévalu à chaque fois».
«Après Annaba, Constantine, aujourd’hui, c’est à Oran et à Bordj Bou Arréridj. Le bilan est toujours le même, visiblement la répression a pour seule cible le Hirak. Le parti pris du pouvoir et des administrations locales est manifeste : des arrestations massives, de l’utilisation abusive de la force, toujours contre les partisans du Hirak qui, après neuf mois, n’a rien à démontrer de son pacifisme», souligne la LADDH pour laquelle «le climat devient de plus en plus délétère, au fur et à mesure que nous avançons de la date de l’élection, prévue pour le 12 décembre 2019».
«Le pouvoir joue avec le feu, cette élection présidentielle est dangereuse pour le pays, elle va approfondir la crise, au risque de diviser le peuple, attenter à la cohésion de l’Etat et de l’armée, attenter à la cohésion et à l’unité nationales», estime cette organisation qui dit lancer «un appel pressant à l’adresse du pouvoir politique et du pouvoir de fait pour l’annulation de ces élections et l’ouverture d’un dialogue sérieux et ouvert pour une solution politique, pacifique et consensuelle à la hauteur des espoirs suscités par le Hirak».
M. S.
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