Les portraits des prisonniers du Hirak emplissent les panneaux électoraux
Par Mohamed K. – Les citoyens sont passés à l’action. Voyant que le pouvoir illégitime persévère dans sa démarche aventureuse en faisant voter la loi sur les hydrocarbures, malgré son rejet par le peuple, et en maintenant l’échéance contestée du 12 décembre, les militants du Mouvement de contestation populaire ont choisi leurs propres «candidats» à la véritable présidentielle que le peuple veut organiser après le départ des résidus du système.
Les portraits de Lakhdar Bouregâa, Samir Belarbi, Karim Tabbou, Fodil Boumala et de tous les autres détenus d’opinion sont affichés à travers tout le pays en guise de soutien à leur combat et de revendication de leur libération immédiate. Des inscriptions en gras barrent également ces panneaux sur lesquels leurs auteurs expriment leur refus des élections imposées par Gaïd-Salah à partir d’une caserne et réitèrent les slogans scandés durant les manifestations des vendredis et mardis.
Les cinq candidats du système qui doivent se rendre sur le terrain, à partir de cette semaine, dans le cadre de la campagne électorale qui débute auront fort à faire face à une majorité écrasante de citoyens qui leur dénie le droit de briguer la fonction suprême tant que le peuple en a décidé autrement et que celle-ci est organisée par le régime en place, incarné par le belliqueux chef d’état-major de l’armée.
«Le Mouvement de contestation populaire a désormais pris conscience que ce pouvoir illégitime ne reculera pas et ira effectivement jusqu’au bout dans son entêtement à imposer sa feuille de route car il est lui-même prisonnier d’intérêts qui le dépassent», ont indiqué des sources informées à Algeriepatriotique. «Gaïd-Salah a le fil à la patte et n’est pas libre de ses mouvements», ont expliqué ces sources qui précisent que «l’élection présidentielle truquée que le régime impose pour le 12 décembre est une question de survie pour les résidus du régime et pour le système lui-même».
Pour ces sources, «les manifestations populaires, aussi gigantesques soient-elles, ne pèsent rien devant les enjeux autrement plus graves qui sous-tendent la crise politique actuelle». «D’où cette campagne d’étouffement médiatique menée par les médias occidentaux et même Facebook», font remarquer nos sources.
«Des appels à une grève générale ont été lancés, et tout porte à croire que ce mode de contestation sera largement suivi cette fois-ci car les citoyens qui étaient sceptiques il y a quelques jours ont compris que les symboles du système Bouteflika ne sont pas près de lâcher les leviers du pouvoir de sitôt».
Nos sources craignent qu’en dernier ressort le chef d’état-major de l’armée pousse à la confrontation avec le peuple, «les premiers signes commençant à transparaître au travers de ses anciens discours menaçants remis au goût du jour et des manifestations de soutien à la présidentielle du 12 décembre fomentées par les services secrets dont il a accaparé les prérogatives».
M. K.
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