Les cinq pions de l’état-major de l’armée affronteront le peuple ce dimanche
Par Nabil D. – L’entêtement du pouvoir à lancer les cinq candidats du système dans la périlleuse élection présidentielle imposée par l’état-major de l’armée pour le 12 décembre prochain a eu comme principal impact l’accélération du rythme de la contestation populaire. Comme il fallait s’y attendre, les premières actions pour empêcher la tenue des meetings des prétendants au très convoité siège d’El-Mouradia ont commencé bien avant le début de la campagne électorale.
Dans plusieurs wilayas du pays, des citoyens ont chahuté les manifestations de soutien au régime auxquelles prennent part quelques dizaines de figurants mobilisés dans les centres de vieillesse et les zaouïas par des agents de l’administration locale, dans la pure tradition du système Bouteflika. La police a procédé à de nombreuses nouvelles arrestations arbitraires, ordonnées par le haut commandement de l’armée qui semble chercher la confrontation pour décréter l’état d’urgence et afficher ouvertement son intention d’instaurer une dictature.
Les cinq candidats sur lesquels Gaïd-Salah a jeté son dévolu pour assurer la survie du système, à travers ce que des millions de citoyens qualifient de mascarade électorale, devront aller au casse-pipe à partir de ce dimanche. Ils auront à affronter la colère d’un peuple qui les rejette et qui est décidé à leur barrer la route afin d’empêcher que la présidentielle imposée à partir d’une caserne ait lieu.
Le chef d’état-major a renouvelé ses menaces contre toute personne qui entraverait son projet visant à légitimer son coup d’Etat déguisé. Il va de soi donc qu’on s’achemine vers une recrudescence de la répression contre les citoyens qui refusent que le système Bouteflika se régénère via un Président issu du sérail. C’est sous forte escorte que les candidats harangueront un peuple qui leur dénie toute légitimité. Une situation cocasse qui confirmera l’immense fossé qui sépare les tenants du pouvoir et leurs affidés de l’écrasante majorité du peuple dont le seul désir est de les voir disparaître à jamais de la scène politique nationale.
N. D.
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