Quand Le Pen étale son «humanisme religieux» durant la «Guerre d’Algérie»
Par Mohamed K. – Le fondateur du Front national, le parti de l’extrême-droite française, est revenu sur la «Guerre d’Algérie» dans un entretien accordé au média des identitaires ultranationalistes Riposte Laïque. Le journal en ligne, qui a interviewé l’ancien militaire à l’occasion de la parution de ses mémoires, essaye de redorer le blason de celui qui fut un fervent défenseur de l’Algérie française et de la torture dont il a justifié l’usage durant la colonisation.
«Jadis, en Algérie, vous aviez refusé de jeter à la mer les corps de combattants musulmans et décidé de les enterrer, en respectant les rites de leur religion», commente le journaliste, avant de lui poser la question : «D’où vous vient ce respect, bien loin des caricatures souvent outrancières – pour ne pas dire ignobles – que l’on fait de vous ?» La réponse de Jean-Marie Le Pen est empreinte d’«humanisme» et de «religiosité» : «Je suis un Breton de souche, tant de la mer que de la terre, né dans une famille chrétienne. Mes parents, dont mon père mort pour la France, mais aussi les écoles, tant religieuses que laïques, m’ont élevé dans l’amour de la France, de son histoire, de sa langue, de sa culture et de son âme. A l’instar du roi Henri IV, cet amour m’a toujours rendu tout facile.»
Cet homme politique, qui a fait de la chasse aux immigrés son principal leitmotiv, dit craindre pour sa «civilisation mortelle» si la France «accepte d’ouvrir toutes grandes les portes de la cité» au risque d’être «submergée» et «éjectée de l’histoire». Pour appuyer son propos, Jean-Marie Le Pen évoque la conquête de Byzance «par les troupes musulmanes de Mahomet (sic)», pendant que «les édiles de la ville discutaient du sexe des anges». «Aujourd’hui, on bavarde dans les assemblées, on déborde de bons sentiments tandis que les envahisseurs envahissent discrètement nos territoires», a-t-il maugréé, sans dévier d’un pouce de son approche raciste et xénophobe qu’il a léguée à sa fille en 2011.
«Le Front national n’a jamais cessé d’avancer», s’est enorgueilli cet ancien parachutiste et officier du renseignement sous les ordres du sanguinaire Jacques Massu, qui avouait quelques mois à peine après l’indépendance de l’Algérie : «Je n’ai rien à cacher. Nous avons torturé parce qu’il fallait le faire.»
M. K.
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