Les étudiants manifestent en masse à travers le pays contre la présidentielle du 12 décembre
Par Mounir S. – C’est avec «makach intikhabat ya issabat» (il n’y aura pas d’élections avec les clans) que les étudiants ont entamé leur 39e marche aujourd’hui à Alger, à partir de la place des Martyrs. Fortement mobilisés en cette journée pluvieuse et en pleine période d’évaluation, les étudiants affichent une détermination de fer et refusent de déserter la rue avant la satisfaction de leurs revendications qu’ils ne cessent de réitérer lors de leurs manifestations hebdomadaires.
Appuyés comme tous les mardis par des enseignants et des citoyens, les étudiants ont exprimé, haut et fort, leur rejet des élections du 12 décembre qui ne constituent nullement, selon eux, une solution à la crise politique qui secoue le pays, ni une réponse à leurs aspirations ainsi que celles de tout le peuple. «Nous demandons le départ de tous les symboles du système. Ce n’est pas à eux d’organiser des élections. Il nous faut des personnes en lesquelles nous avons confiance. Des personnes qui répondent à des critères de probité, d’intégrité et qui croient en la démocratie», affirme un étudiant en interprétariat à la Fac centrale.
Tout au long de leur marche jusqu’à la Grande Poste, les étudiants ont scandé des slogans contre la présidentielle mais aussi hostiles au gouvernement actuel et au chef d’état-major de l’armée. Le slogan «Dawla madania machi askariya (Etat civil et non militaire)» a été, une nouvelle fois, entonné par les manifestants qui ont réclamé haut et fort un changement radical du système politique. Insistant sur leur rejet de «cette élection imposée par le pouvoir qui vise à maintenir le système politique en place avec d’autres visages», les étudiants ont vivement dénoncé les manœuvres du pouvoir pour faire passer son agenda au détriment de la volonté des Algériens qui manifestent en masse tous les vendredis.
Les étudiants ont également marché dans les autres villes du pays, à l’instar de Boumerdès, d’Oran, Constantine, Sétif, de Bouira, Bordj Bou Arréridj, Relizane, de Tlemcen, Tizi Ouzou, Béjaïa, Skikda, Blida et Annaba. Les étudiants affirment qu’ils poursuivront leur mobilisation jusqu’à l’aboutissement total de leurs revendications et la réalisation des objectifs du Hirak qui aspire à la construction d’une nouvelle Algérie, basée sur la justice, les libertés et la démocratie.
M. S.
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