Corruption, FLN, Chadli, Bouteflika : les confidences de la veuve de Boumediene
Par Mohamed K. – Mme Anissa Boumediene a révélé, dans un entretien accordé à une chaîne de télévision africaine basée à Paris, que le défunt Président s’apprêtait à lancer une guerre contre la corruption quelques mois avant sa mort. «Boumediene devait organiser un congrès du parti (FLN, ndlr) en février 1979 qui allait porter sur la corruption précisément. Il avait dit que tous les membres du Conseil de la Révolution mettraient leurs dossiers sur la table et que ces dossiers seraient jugés par des tribunaux populaires. Malheureusement pour le peuple algérien, heureusement pour certains prévaricateurs, ce congrès n’a pu se tenir parce que Boumediene est mort en décembre 1978», a-t-elle affirmé.
«Le président Boumediene n’a jamais rien possédé, que ce soit un immeuble, une maison ou une terre, et il ne m’a rien laissé», a précisé Anissa Boumediene, en assurant que «depuis 40 ans, toutes les enquêtes ont été faites par les opposants à sa politique, d’où tous ces malheurs qui sont arrivés à l’Algérie. Ils ont cherché, désespérément, mais n’ont rien trouvé parce qu’il n’y avait rien».
Chargeant sévèrement les successeurs de Houari Boumediene, elle a estimé que «si l’Algérie, depuis 1980, connaît tous ces malheurs, c’est bien à cause de ceux qui ont gouverné, comme les présidents Chadli et Bouteflika, parce qu’ils ont fait tout le contraire de la politique que voulait faire Boumediene». «Il y avait 70 sociétés nationales, ils les ont tronçonnées en 474 entités, ce qui, évidemment, n’a donné aucun résultat. Il y a eu le second choc pétrolier à sa mort, de 1979 à 1986, années où le pétrole s’est effondré. Pendant cette période, il est rentré cinq fois plus de ressources que Boumediene n’avait jamais eues mais le taux d’investissement ne dépassait pas 1% dans les années 1980, alors que Boumediene investissait un dinar sur deux», a regretté Mme Anissa Boumediene, en ajoutant que «la Sonatrach, dont on disait qu’elle était la tête pensante de l’Opep, a été atomisée en 17 sociétés. On voit tous les drames qui sont arrivés à Sonatrach après».
La veuve du défunt Président a également révélé que «le pouvoir qui lui avait succédé avait pris le soin de défaire les rails pour que le peuple de l’intérieur ne puisse pas aller à ses funérailles».
M. K.
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