40e vendredi de marche : des millions d’Algériens manifestent contre la présidentielle du 12 décembre
Par Mounir Serraï – Les Algériens accentuent la pression sur le pouvoir, en sortant massivement ce 40e vendredi de marche qui représente ainsi 9 mois entiers de lutte pacifique pour le changement total du système politique et le départ de toutes les figures du régime Bouteflika.
A Alger, c’est une véritable démonstration de force qu’ont fait les Algérois, mobilisés plus que jamais après une semaine de campagne électorale qui se déroule sous haute tension, en raison de marches et de rassemblements de protestation des citoyens contre les candidats.
De Bab El-Oued à la Grande Poste, de Sacré Cœur à Place Audin, du 1er-Mai à la place Sofia, les Algérois ont bien réaffirmé leur rejet total de ces élections imposées par le pouvoir. Face à un dispositif sécuritaire qui demeure imposant, les manifestants ont réitéré leurs slogans habituels hostiles au chef d’état-major de l’armée, considéré comme le principal facteur de blocage de la marche des Algériens vers un changement réel et la construction d’une nouvelle Algérie démocratique et égalitaire. «Makache intikhabat mâa el issabate (pas d’élections avec les gangs)», «Dawla madania machi askaria (Etat civil et non militaire)», «Djazair hora dimocratia (une Algérie libre et indépendance)» sont autant de slogans scandés par les manifestants à Alger mais aussi dans les autres villes du pays.
Les manifestants ont également dénoncé les dernières vagues d’arrestations dont ont été victimes des citoyens de plusieurs villes du pays parce qu’ils ont eu à exprimer vivement leur rejet de cette élection présidentielle. Ils ont dans ce sillage appelé à la libération de tous les détenus d’opinion. Ils s’en sont pris aux candidats à la présidentielle et plus particulièrement au candidat Abdelmadjid Tebboune.
A Constantine, Jijel, Oran, Sidi Bel-Abbès, Tipaza, Batna, El-Oued, Tébessa, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Béjaïa, Annaba, Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, Skikda, Tindouf, Blida, Chlef, Laghouat et Médéa, les Algériens sont sortis en masse pour réaffirmer leur attachement à leurs exigences d’un Etat démocratique à travers un processus transitionnel.
Par leur mobilisation, les Algériens ont démontré une nouvelle fois leur refus de tout processus électoral avant le départ de tous les symboles du régime Bouteflika.
M. S.
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