Les échecs diplomatiques de l’Algérie en crise se succèdent : fiasco à l’Unesco
Par Mohamed K. – L’Algérie, qui souffre d’une perte de crédibilité à cause de l’illégitimité du pouvoir actuel et de la persistance de la crise politique, enregistre un second échec au sein des institutions internationales.
Ainsi, lors de l’élection des membres du Conseil exécutif, qui a lieu mercredi dernier à l’occasion de la 40e session de la Conférence générale de l’Unesco, qui se tient du 12 au 27 novembre courant, l’Algérie a perdu son siège et n’a donc pas été réélue et perd ainsi son statut de membre de cette instance importante qui joue un rôle important puisqu’elle veille à ce que les décisions par l’organisation soient bien exécutées. Ses 58 membres sont élus par la Conférence générale.
Les résultats du vote, proclamés en séance plénière, ont éliminé l’Algérie au profit de l’Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis et de la Tunisie. Vingt nouveaux membres ont été élus et ont été reconduits. «Même quand l’Algérie était membre ces dernières années, son influence était nulle. Elle cotisait pour que d’autres en profitent, exactement comme à l’Institut du monde arabe où elle finance à ce jour la propagande du Makhzen sous l’égide de Jack Lang», relève une source informée.
L’Algérie a essuyé un premier échec à l’ONU, début novembre, où le Conseil de sécurité a voté une résolution que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait qualifiée de «regrettable».
Ces deux déconvenues ont été enregistrées par notre diplomatie dans ce contexte confus où le ministère des Affaires étrangères tente de pallier l’absence d’un pouvoir légitime, en continuant à grand-peine de défendre les principes immuables de l’Etat mais tout en étant handicapé par l’absence d’un Président véritablement élu.
A New York, la cause sahraouie a perdu une voix. La reconduction du mandat de la Minurso pour une période de douze mois, en procédant à «un simple renouvellement technique, en des termes quasi identiques, de sa précédente résolution sur la question sans donner toute l’impulsion attendue à la nouvelle dynamique expressément souhaitée par le secrétaire général des Nations unies», telle que commentée par Abdelaziz Benali Cherif, résonne comme une déroute dont Rabat s’est évidemment félicité.
Cette débâcle intervenait au lendemain de la sortie humiliante d’Abdelkader Bensalah à Sotchi. Sa prestation pathétique face à Vladimir Poutine avait, faut-il le rappeler, provoqué une vague d’indignation générale en Algérie où les citoyens ont considéré le compte-rendu fait par le chef de l’Etat fictif à son interlocuteur russe comme un appel à l’ingérence étrangère pour soutenir le pouvoir illégitime, issu du système Bouteflika, et pour la perpétuation duquel le commandement de l’armée a imposé une élection présidentielle, rejetée par l’écrasante majorité du peuple.
M. K.
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