Catherine Blein jugée pour apologie du terrorisme : huit mois avec sursis requis
L’ancienne élue du Rassemblement national, Catherine Blein, a été jugée ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, dans le nord de la France, pour «apologie publique du terrorisme». La conseillère régionale de Bretagne avait évoqué la loi du talion après les attentats contre une mosquée en Nouvelle Zélande, en écrivant sur son compte Tweeter : «Œil pour œil…». Après les plaidoiries des trois avocats de la partie civile et de l’avocat de la défense, le jugement a été mis en délibéré, a-t-on appris d’une source proche du dossier. Le procureur a requis huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité. La prochaine audience aura lieu le 23 janvier 2021.
«Dans un contexte national et international extrêmement tendu, il est incontestable tant par son sens que par sa portée que ce tweet suscite un sentiment d’hostilité et de rejet envers la communauté musulmane», a affirmé le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, qui représentait cette institution en compagnie de Maître Khadija Aoudia. Pour le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, les propos de Catherine Blein sont considérés comme de «l’apologie du terrorisme» et une «provocation à la discrimination, à la haine et à la violence».
Catherine Blein a reconnu l’«exagération» de ses propos et le «traumatisme qu’ils ont pu engendrer». «Mme Blein n’en est pas à son premier dérapage», a déclaré Abdallah Zekri, en rappelant que cette militante extrémiste exclue du Rassemblement national avait déjà tenu des propos islamophobes en 2017. «Dans un contexte national et international extrêmement tendu, il est incontestable que ce tweet a suscité un sentiment d’hostilité et de rejet envers la communauté musulmane», a-t-il ajouté.
Pour le délégué général du CFCM, «de telles déclarations encouragent et incitent les groupes identitaires à passer à l’action car, un moins après les propos de Mme Blein, trois mosquées situées à Rennes furent taguées», s’est indigné Abdallah Zekri.
N. D.