Meetings sous haute tension : les candidats à la présidentielle indésirables
Par Mounir Serraï – Encore une journée «chaude» pour les candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre, rejetée massivement par les Algériens. A Bouira, Ali Benflis a failli ne pas tenir son meeting à cause d’une forte pression populaire. En salle clairsemée, son meeting a été expéditif, le centre-ville de Bouira étant rempli de manifestants qui rejettent les élections. Cette vive tension, qui n’est pas la première du genre, renseigne sur l’ampleur de la contestation de ce processus électoral.
La veille à Barika, dans la wilaya de Batna, Abdelkader Bengrina avait été conspué et chassé par des citoyens remontés contre le système politique. Chahutés et contestés, les meetings des cinq candidats à cette présidentielle rejetée par les Algériens se tiennent à huis clos. Leur public, peu nombreux, est trié sur le volet. Parfois, les candidats se limitent à quelques invités et le staff de campagne mobilisé localement.
Ce huis clos imposé par des manifestants pacifiques mais déterminés à aller jusqu’au bout de leur rejet de ce processus électoral pèse lourdement sur la campagne électorale qui se tient difficilement, malgré la forte mobilisation des services de sécurité et l’arrestation massive de manifestants opposés aux élections.
Les candidats sont ainsi à la peine, et leur argumentaire selon lequel le règlement de la crise passe par ces élections demeure inaudible, à moins de dix jours de la clôture de la campagne électorale.
Cette tension qui monte au fur et à mesure qu’approche le rendez-vous électoral s’ajoute aux appels multiples de figures politiques, d’intellectuels et d’acteurs actifs dans le Hirak pacifique pour l’annulation de la présidentielle.
M. S.
Comment (5)