Une note secrète de l’état-major aux administrations pour faire élire Mihoubi
Par Abdelkader S. – Algeriepatriotique a appris de sources sûres que l’état-major de l’armée a donné instruction à tous les services de se mobiliser pour assurer la «victoire» du candidat Azzedine Mihoubi à la présidentielle incertaine du 12 décembre prochain. Les tenants du pouvoir réel ont, donc, définitivement lâché Abdelmadjid Tebboune pour des raisons non expliquées.
Ce revirement serait dû aux propos tenus par l’ancien ministre de l’Habitat sous Bouteflika au sujet de l’«ingérence française». Abdelmadjid Tebboune aurait franchi une ligne rouge tracée par le commandement de l’armée, de plus en plus suspecté de bénéficier du soutien de Paris. Abdelmadjid Tebboune répondait au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et à la chaîne d’information en continu France 24, qu’il invitait à «s’occuper de [leur] Gilets jaunes au lieu de se mêler des affaires internes de l’Algérie».
Azzedine Mihoubi était présenté comme un outsider par certains et comme le dauphin de son ancien collègue lorsque lui-même était secrétaire d’Etat à la Communication puis ministre de la Culture par d’autres. L’évolution de la situation a, semble-t-il, joué en sa faveur et cette toute dernière note confidentielle confirme, en tout cas, que le nom du futur président de la République est déjà sur les tablettes de Gaïd-Salah et contredit la sortie intrigante d’Abdelkader Bengrina qui affirmait, il y a quelques jours à peine, qu’un second candidat «membre du clan» allait tomber après que le premier a été mis hors jeu. Il ne pouvait s’agir, si on déchiffre la prédiction du transfuge du MSP, que du secrétaire général par intérim du RND. Abdelmadjid Tebboune poursuit, néanmoins, sa campagne en continuant de proclamer son indépendance de toute tutelle. C’en est-il libéré au moment où il a senti le vent tourner ? Possible aussi.
Ce nouveau cap pris par l’état-major ne change rien à la donne principale, à savoir que l’élection du 12 décembre n’est guère plus qu’une parodie et que la décision de l’armée de placer un pion à la tête du pays, quel qu’il soit, était déjà prise dès la démission forcée de Bouteflika. Il reste à savoir quelle attitude va adopter Ali Benflis, qui ne renonce pas à sa conviction que la prochaine échéance sera la «bonne» et qu’il ne risque pas de vivre la même carotte qu’en 2004 et en 2014.
A. S.
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