Bedoui fait du chantage aux travailleurs, aux associations et aux clubs sportifs
Par Nabil D. – De nombreuses sources font état de menaces reçues par les travailleurs au sein des entreprises publiques pour les obliger à participer aux marches que le pouvoir compte organiser ce samedi contre la prétendue ingérence étrangère. Ces sources, qui tiennent cette information des concernés eux-mêmes, affirment que ces menaces de représailles émanent du régime par le biais de l’UGTA, qui met en garde contre tout refus de prendre part à ce défilé. De son côté, le Premier ministre a adressé des notes aux associations agréées par le gouvernement et à tous les clubs sportifs les «invitant» à participer au rassemblement programmé à Alger ce samedi, sans quoi, les subventions qui leur sont allouées seront suspendues.
Le pouvoir a mobilisé de gros moyens pour «réussir» son «défi» face aux millions de citoyens qui ont manifesté encore en force hier vendredi contre les résidus du système et l’élection présidentielle imposée par l’état-major de l’armée pour le 12 décembre prochain. De nombreux internautes ironisent déjà sur cette tentative du pouvoir de remplir les rues par la ruse et le chantage, en se demandant si Gaïd-Salah allait autoriser les citoyens ameutés à travers les centres de vieillesse et les zaouïas de l’intérieur du pays à entrer dans la capitale ou si, au contraire, il leur en interdira l’accès, comme il le fait chaque vendredi avec les citoyens mobilisés depuis plus de neuf mois pour réclamer son départ, immédiat et sans conditions.
La résolution votée par le Parlement européen sur la situation en Algérie a provoqué une grosse panique au sein du pouvoir, qui craint que la démarche des élus européens fasse tache d’huile et pousse d’autres instances à déclarer leur solidarité ouvertement au Mouvement populaire algérien et à dénoncer les graves dérives dont se sont rendu coupables les résidus du système Bouteflika. «Si le pouvoir n’avait rien à craindre, il n’aurait pas réagi telle la vierge effarouchée», s’indignent des sources qui ne voient «aucun mal à ce que des députés se prononcent sur des événements qui ont cours dans un pays qu’ils considèrent comme stratégique». «Quoi de plus normal que des représentants du peuple réellement et démocratiquement élus appellent à la libération de détenus politiques, illégalement emprisonnés dans un pays tiers par un régime dictatorial qui défie tout un peuple ?» s’interrogent ces sources, qui notent que le pouvoir «utilise ce subterfuge pour détourner l’attention sur le soutien dont il bénéficie de la part de puissances étrangères qui ont négocié des marchés juteux au détriment des intérêts suprêmes de la nation». «Preuve en est, relèvent ces sources, le défilé d’ambassadeurs chez les candidats à une élection présidentielle pourtant rejetée par le peuple majoritaire».
N. D.
Comment (19)