Les dessous du soutien des Parlements arabe et africain au régime en Algérie
Par Mohamed K. – «La réaction des Parlements arabe et africain à la résolution du Parlement européen sur la situation en Algérie était prévisible. La crise politique qui perdure en Algérie est, en effet, l’image reflétée à l’identique de la situation vécue par les peuples opprimés dans ce deux régions du monde dirigées par des gouvernements désuets», ont commenté des sources informées, suite au soutien attendu de ces deux institutions «non représentatives dont les membres ne peuvent avoir été démocratiquement élus sous des régimes dictatoriaux où la fraude et l’autocratie sont le socle même sur lequel ils sont bâtis», expliquent-elles.
«C’est par pur esprit de corps que les régimes africains et arabes ont joint leur voix à celle du pouvoir illégitime en Algérie pour crier à l’ingérence étrangère car les systèmes qui régissent ces pays se valent par leur archaïsme et leur allergie épidermique à la démocratie», ajoutent ces sources qui voient dans les propos «indécents» du porte-parole du gouvernement un «zèle mû par son extrême vassalité au chef d’état-major de l’armée dont il escompte le prestigieux poste de ministre des Affaires étrangères après qu’un des cinq candidats aura été bombardé président de la République au lendemain de la mascarade électorale du 12 décembre».
«La fièvre qui terrasse le pays depuis le deuxième mandat de Bouteflika, à vrai dire, et dont le mouvement de contestation populaire actuel n’est que l’éruption tardive, est effectivement une affaire interne, non pas au pays mais au sérail qui tremble au fur et à mesure que sa chute approche», notent nos sources, pour lesquelles «une ingérence ne peut pas émaner d’un Parlement mais d’un gouvernement. Or, dans le cas européen, ce n’est pas la commission qui a commenté l’actualité algérienne mais l’Assemblée, ce sont donc les représentants des peuples européens démocratiquement élus qui ont apporté leur soutien à la révolte populaire pacifique en Algérie».
«Que représentent les Parlements arabe et africain sinon des entités factices comparables à s’y méprendre à l’APN qui vient de voter une loi qui engage l’avenir du pays et compromet la souveraineté nationale après un ersatz de débats houleux pour, comme il fallait s’y attendre, adopter à l’unanimité un texte imposé par le pouvoir exécutif et dont elle n’aura pas changé ne serait-ce qu’une virgule», s’indignent ces sources qui ne cachent pas leur écœurement devant la «perpétuation des mêmes méthodes ridicules sur lesquelles continue de s’appuyer le système sclérosé et immobile pendant que la société tout entière, dont l’esprit a grandement mûri, se mue et se bat pour briser la carapace de ce régime devenue trop étroite pour son rêve de liberté et son souhait d’indépendance recouvrée».
M. K.
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