Sit-in des journalistes du Temps contre l’arbitraire et les atteintes à la liberté d’expression
Par Mounir Serraï – Les journalistes du groupe médiatique appartenant anciennement à Ali Haddad ont observé un sit-in de protestation contre les décisions jugées «arbitraires» de la direction et contre les atteintes à la liberté d’expression. Regroupés devant la Maison de la presse Tahar-Djaout, les journalistes ont vivement dénoncé la direction du groupe, à sa tête le directeur général désigné par l’ensemble des journalistes au mois de juin dernier en remplacement d’Abrous Outoudert, qui a prononcé des «mesures arbitraires de suspension contre un nombre de cadres du groupe, sous prétexte d’immixtion dans les prérogatives du directeur et tentative d’entrave à ses décisions».
«Les journalistes suspendus avaient seulement demandé le libre exercice de leur métier dans la transparence et selon les règles professionnelles. En effet, dans la couverture consacrée aux marches du vendredi 15 novembre, la rédaction en chef a ouvert avec des titres qui n’avaient rien à voir avec la réalité du terrain à travers les wilayas», assure le collectif de ce quotidien dans une déclaration. «Lorsque des journalistes du quotidien Le Temps d’Algérie contestent le couverture du lundi 18 novembre 2019, pour le moins honteuse en termes de traitement de l’actualité nationale, la direction a décidé de suspendre quatre d’entre eux», a dénoncé ce collectif qui fait part des revendications des journalistes qui réclament «la tenue d’une assemblée générale pour éclaircir les choses et ouvrir les canaux de dialogue».
Les journalistes protestataires refusent «à quiconque» de leur donner des leçons de «patriotisme» au détriment de leurs revendication de «défense d’une presse crédible sans musellement ni désinformation». Ils dénoncent «toute forme de dénigrement de l’image de travailleurs et de cadres qui n’ont ménagé aucun effort pour servir le groupe dans toutes les circonstances et à tous les niveaux». «Nous nous réservons le droit de saisir la justice pour poursuivre les parties à l’origine de cette virulente campagne de diffamation, de dénigrement et de mensonges, avec demande de réhabilitation à travers des excuses publiques à l’antenne, pour toutes ces accusations portées à tort contre les collègues suspendus», ont-il dénoncé, en prenant ainsi à témoin «l’opinion publique que [notre] mouvement interne vise à corriger les dérives en termes de gestion, après avoir constaté des dépassements dans la gestion du groupe, à travers des décisions unilatérales souvent ciblées et revanchardes, prises sans concertation avec les travailleurs ni avec le collectif rédactionnel qui, pourtant, ont porté ce directeur général à la tête du groupe Média Temps Nouveaux, il y a quatre mois».
«Devant la fermeture de tous les canaux de dialogue, nous interpellons l’administrateur désignée par les autorités judiciaires pour intervenir d’urgence, trouver une solution définitive à cette situation et mettre fin à tous ces dépassements», ont ajouté les journalistes qui ne comptent pas se laisser faire.
M. S.