Maître Nabila Smaïl : «La lettre distillée sur internet n’émane pas de Bouregâa»
Par Karim B. – Maître Nabila Smaïl a affirmé que la lettre largement propagée sur les réseaux sociaux et attribuée au moudjahid emprisonné Lakhdar Bouregâa est fausse. «En ma qualité de membre du collectif de défense de âmmi Lakhdar Bouregâa, et après vérification auprès de ce dernier, je confirme que la lettre qui a été publiée en son nom n’émane pas de sa personne et qu’il rejette toutes les allégations qu’elle contient», a affirmé l’avocate de l’ancien commandant de la Wilaya IV historique, incarcéré sur ordre du chef d’état-major de l’armée. «Le pouvoir est capable des pires manœuvres», a-t-elle commenté. Maître Nabila Smaïl a saisi l’occasion pour alerter l’opinion publique sur l’état de santé «inquiétant» du moudjahid, âgé de 87 ans, qui vient de subir une intervention chirurgicale lourde, en estimant que c’est la «priorité des priorités».
Les nombreux appels à la libération de Lakhdar Bouregâa sont restés vains, en dépit de son âge avancé et de sa maladie et, plus grave, du caractère arbitraire de son emprisonnement. Des voix se sont élevées ces dernières semaines pour demander à Lakhdar Bouregâa d’être une sorte de timonier pour guider le Hirak, qui souffre de l’absence d’une direction unie et de représentants qui doivent parler en son nom. Cette demande faisait suite à la déclaration que le moudjahid avait faite la veille de la grandiose marche du 1er novembre dernier qui coïncidait avec la célébration de la fête du déclenchement de la lutte armée. Lakhdar Bouregâa exhortait les citoyens à «libérer la patrie» après que les membres de l’ALN, dont il a fait partie, ont «libéré le territoire», avait-il dit à partir de sa cellule.
Maître Nabila Smaïl accuse le pouvoir d’être derrière la rédaction et la diffusion de cette lettre dans laquelle Lakhdar Bouregâa aurait affirmé vouloir diriger le Hirak. Les services de propagande de Gaïd-Salah pourraient être les auteurs de cette manipulation dans le but évident de diviser les rangs du Mouvement populaire, en le scindant entre soutiens et opposants à cette démarche. Par ailleurs, en distillant ce venin, les tenants du pouvoir illégitime chercheraient à discréditer le moudjahid auquel ils accoleraient la fausse réputation de celui qui voudrait s’autoproclamer tuteur du Hirak. Ce n’est pas la première fois que le régime s’adonne à ces pratiques qualifiées d’ignobles. Une précédente lettre lui avait également été imputée, en lui faisant dire qu’il regrettait d’avoir tenu les propos pour lesquels il a été arrêté alors que tout un chacun sait que Lakhdar Bouregâa a refusé d’être libéré tant que les autres détenus d’opinion croupissent encore dans les geôles de Gaïd-Salah.
K. B.
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