Procès Ouyahia-Sellal : une diversion pour exempter les deux têtes de l’hydre
Par Abdelkader S. – «Le tapage médiatique fait autour du procès d’Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal n’a qu’un seul objectif», ont expliqué des sources informées à Algeriepatriotique. «Il s’agit de détourner l’attention sur les deux véritables chefs du clan qui ne sont pas, et ne seront pas, jugés», soulignent nos sources selon lesquelles «le changement réclamé par le peuple majoritaire ne sera concrétisé qu’une fois que l’ancien président de la République et l’actuel chef d’état-major de l’armée seront jugés».
Nos sources expliquent qu’une telle éventualité est à exclure totalement dans le contexte actuel où la justice est complètement dépendante du pouvoir exécutif et, depuis la démission forcée de Bouteflika, du commandement de l’armée dont elle reçoit les ordres directement. «Or, si l’hydre dont des millions de citoyens exigent l’éradication est encore en vie, c’est parce que ses deux têtes n’ont pas été coupées, à savoir Abdelaziz Bouteflika et le général Ahmed Gaïd-Salah», soulignent nos sources, en indiquant que «le second a servi d’appui-main au premier dans la grande foire politique qui a abouti à la grave crise actuelle».
«Dès la fin de son premier mandat, Abdelaziz Bouteflika a commencé à mettre en pratique son plan ourdi depuis sa sollicitation pour prendre les commandes du pays en 1999. A vrai dire, son plan remonte carrément à 1994 lorsqu’il avait été approché une première fois pour se présenter à la présidentielle et aider le pays à maintenir sa stabilité politique dans le contexte sécuritaire complexe de l’époque. La désignation de Gaïd-Salah au poste de chef d’état-major de l’ANP en remplacement du général Mohamed Lamari participait de cette intrigue par laquelle il allait s’éterniser au pouvoir jusqu’à ce que son appui le plus solide se retourne contre lui et le sacrifie pour sauver sa peau», analysent nos sources.
«Durant sa campagne pour le premier mandat, Bouteflika avait dirigé ses diatribes acerbes contre l’armée et les milieux de la finance. Par ces attaques frontales, le candidat du système avait déjà piégé ses propres parrains qu’il tenait ainsi par la menace. Cette virevolte propre à l’ancien ministre controversé de Boumediene a été suivie par des manœuvres politiciennes à l’intérieur du sérail qui n’ont pas cessé jusqu’à la dernière seconde qui a précédé son retrait physique de la scène politique», relèvent nos sources, qui précisent que «même éclaté, le système demeure intact et puissant en ce sens qu’il n’est pas fondé sur un individu mais sur une combinaison d’intérêts et de considérations régionales, voire ethniques qui le perpétue».
«Ce sont donc ces deux pièces maîtresses qu’il faudra éliminer pour que s’entre-ouvre une porte sur un début de la fin de ce corps abstrait qui immobilise le pays et bouche tous les horizons depuis plus d’un demi-siècle», concluent nos sources.
A. S.
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