RCD : «Le commandement de l’armée a entériné le viol de la souveraineté du peuple»
Par Mounir Serraï – Le RCD a vivement dénoncé le coup de force électoral qui a donné Abdelmadjid Tebboune comme président de la République. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, ce parti de l’opposition a affirmé que «malgré les multiples appels à la raison de différentes parties et personnalités de tous les horizons, le commandement de l’armée, mené par son plus vieux général en fonction, Gaïd-Salah, a entériné le viol de la souveraineté du peuple».
Pour le RCD, le peuple, en lutte pour un Etat de droit et démocratique, a été défié. «En voulant, ainsi, sponsoriser la division et les peurs pour continuer à régenter le pays, le commandement de l’armée précarise davantage sa position dans la recherche d’un consensus pour sortir le pays de l’ornière où il se trouve», a poursuivi cette formation politique, pour laquelle ««son implication flagrante, à tous les niveaux, dans le montage du scénario de la fraude le disqualifie aux yeux de l’écrasante majorité du peuple».
«A ce sujet, et de l’avis de tous les observateurs, le taux de participation à la mascarade du 12/12 à travers l’ensemble du territoire national et au niveau de l’émigration ne saurait dépasser les 8%. Dans ce montage, l’Anie s’est montrée plus piètre que le ministère de l’Intérieur dans ses précédents arrangements. Le chef de l’Etat, désigné lors de cette opération, se retrouve ainsi discrédité à l’échelle nationale et internationale», a indiqué ce parti, qui estime que «le clan de Gaïd-Salah, qui n’a vu en les revendications du Hirak, qu’une opportunité pour régler des comptes, portera l’entière responsabilité devant le peuple et l’Histoire».
Le RCD a relevé l’exigence de l’organisation d’une transition consensuelle pour mener à terme un processus constituant qui «n’est pas une option parmi d’autres mais plutôt la seule voie qui s’oppose et combat la violence et le chaos». «La tentative de restauration du système politique choisie comme voie par le pouvoir de fait qui était une chimère est, maintenant, un péril, au vu de la mascarade du 12 décembre ; elle n’est pas seulement inacceptable, non viable et non durable. Elle est la contre-révolution qui porte les germes du complot et de la division», a soutenu ce parti pour lequel l’heure est à la fois grave et porteuse de tous les espoirs.
«La mobilisation et la détermination du peuple algérien pour exercer souverainement son choix sur son avenir sont réaffirmées régulièrement avec force. Il appartient à toutes les forces patriotiques d’accompagner cette exigence sans calculs personnels, ni partisans», a précisé ce parti, qui a assuré qu’il n’est nullement préoccupé par «un positionnement postrévolution dans la future carte politique du pays».
Le RCD dénonce les violences policières subies par les manifestants à Oran
Par ailleurs, le RCD s’élève contre les graves violences policières infligées aux manifestants du Hirak lors du 43e vendredi. «Au moment où le pouvoir de fait s’affairait au montage avant l’annonce des résultats de sa mascarade électorale, les citoyens d’Oran subissaient une violence inouïe de la part des services de sécurité. Sortis dans des manifestations pacifiques, la répression n’a épargné ni les enfants, ni les femmes, ni les vieillards. Des dizaines d’entre eux ont été parqués, matraqués, humiliés par des insanités et asphyxiés par des bombes lacrymogènes jusque dans les cages d’escaliers», souligne ce parti qui condamne «avec force» ces violences qualifiées «d’un autre temps».
Le RCD appelle à la solidarité active «en ces moments de folie étatique contre le peuple». Il se tient aux côtés des victimes et de leurs familles et appelle à la cessation des provocations et la libération des personnes interpellées.
«L’acharnement des services de sécurité ne peut être expliqué que par le rejet pacifique des citoyens de la wilaya d’Oran comme ceux des autres villes du coup de force de l’état-major de l’armée contre la volonté populaire», ajoute le RCD pour lequel «les Algériens qui continuent à se mobiliser pacifiquement depuis maintenant dix mois contre un pouvoir illégitime et qui viennent d’administrer une cinglante défaite à ce dernier ne sauraient abdiquer dans leur conquête de liberté et de leur souveraineté».
M. S.
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