Ces raisons qui obligent l’Occident à traiter avec Abdelmadjid Tebboune
Par Mohamed K. – Algeriepatriotique avait anticipé sur les réactions des capitales occidentales à l’élection du nouveau chef de l’Etat dans une échéance présidentielle rejetée et boycottée par l’écrasante majorité des citoyens. Nous nous interrogions, à la veille de cette élection, commet les dirigeants de ces puissants partenaires de l’Algérie allaient se sortir du dilemme dans lequel celle-ci les mettait.
Si les messages de félicitations en provenance des leaders politiques des pays arabes n’ont rien d’extraordinaire, ces Etats partageant avec l’Algérie le même modèle de gouvernance archaïque et autoritaire, ceux émanant des démocraties sur lesquelles l’Algérie – mimant la Tunisie – a calqué les nouveaux modes de communication, importés clé-en-main, à l’image, entre autres, du débat télévisé entre les candidats, sont purement protocolaires. Mais la tonalité de ces messages est un marqueur important du degré de «fréquentabilité» que les puissances occidentales accordent aux nouveaux décideurs en Algérie.
De la France aux Etats-Unis, en passant par l’Union européenne, la réaction a été la même : tiède. Mais, s’il y a eu réaction «quand même», c’est que les partenaires étrangers ne peuvent ignorer la nouvelle direction politique qu’ils devront avoir en face d’eux à la table des discussions. Abdelmadjid Tebboune est le nouveau détenteur des sceaux de la République et c’est donc à lui, qu’il soit contesté ou pas, que les dirigeants du monde doivent s’adresser.
L’Algérie est liée avec les institutions internationales et un grand nombre d’Etats par des accords diplomatiques, économiques et autres sécuritaires, auxquels elle ne peut déroger. «En outre, tous les Etats occidentaux ne soutiennent pas véritablement le mouvement de contestation populaire en Algérie, même s’ils saluent son caractère pacifique, l’essentiel pour eux étant la sauvegarde de leurs intérêts vitaux qui passe soit par l’occupation du territoire, comme en Irak, en Afghanistan, en Somalie et ailleurs, soit par la provocation de conflits armés internes comme en Libye, en Syrie et au Yémen, soit par des négociations secrètes avec les tenants du pouvoir réel, comme en Algérie», font remarquer des sources informées.
«La persistance de la crise politique en Algérie inquiète au plus haut point ces capitales occidentales qui se soucient peu du caractère du régime en place ou des atteintes aux libertés et aux droits de l’Homme. On le voit avec l’Arabie Saoudite et d’autres émirats riches du Golfe ou influents, comme le mastodonte chinois, dont les gouvernements sont oppressifs mais qui ne sont pas moins courus par Washington, Londres, Paris et toutes les autres places financières mondiales qui privilégient les affaires au détriment du respect de la dignité humaine», constatent ces sources.
M. K.
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