Il n’y a pas que des généraux mafieux dans le haut commandement militaire
Il va falloir définitivement balayer de nos esprits jusqu’à la simple évocation d’une possible intervention armée ordonnée par le haut commandement militaire contre les manifestations pacifiques qui sont l’émanation d’une grande majorité du peuple algérien. Il est bien fini ce temps-là ; ce temps des colonels cow-boys incultes, sans foi ni loi, ingérables, que l’on retrouvait jusque dans les directions des hôpitaux, administrations diverses, etc., est révolu.
La bavure fratricide des années 1980 ne se répétera plus. Elle avait coûté très cher à notre pays qui, d’une part, devint infréquentable des autres nations du monde et, d’autre part, on se souvient de l’isolement international dont il avait fait l’objet durant la décennie noire.
Il faut savoir et retenir qu’il n’y a pas que des généraux mafieux dans le haut commandement militaire. Les troupes actives sont sous les ordres directs de généraux de divisions instruits, hautement formés et diplômés, où toutes les spécialités y sont représentées – Ali Ghediri représentait ce corps de jeunes hauts officiers compétents, Gaïd-Salah l’a emprisonné en guise de mise en garde en direction de ce corps qui frissonnait déjà. Ces hauts officiers, soyons-en sûrs, prendront leurs «responsabilités» quand ils jugeront le moment venu.
Gaïd-Salah est en butte à une mini «guerre froide» au sein de son état-major pour cause de choix du «civil» qui doit les représenter et les protéger durant leur «dépôt de bilan» dans un avenir non lointain et de la voie à suivre pour désamorcer la bombe Hirak. Mais Gaïd-Salah, à ce propos, s’entend répondre de toutes parts qu’il est hors de question de faire intervenir l’armée sous peine d’éclatement du pays.
Gaïd-Salah a son talon d’Achille qui a pour nom les frères Bouteflika, Toufik, Tliba, Saïdani, Belkhadem et, bien entendu, Khaled Nezzar qui doit en savoir un bout sur la mafia militaro-industrielle qui bloque tout essor socio-démocratique du pays. En dehors du dernier nommé, il est judicieux de se poser la question de savoir pourquoi Gaïd-Salah ne veut pas les juger en public ou, tout simplement, les pousser à l’exil.
Enfin, si Gaïd-Salah dit avoir l’œil sur Tebboune, l’Oncle Sam qui s’est dit prêt et pressé de travailler avec ce dernier, semble dire au chef d’état-major qu’il a l’œil sur lui. C’est un message aussi clair que l’eau de roche : d’autant plus que cet oncle «lointain» est très «proche» de nous.
Je conclus en disant que l’esprit du Hirak est partout et nulle part, il est même dans les casernes sous forme de colère grandissante.
S. A.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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