Naïveté affligeante
Par Mounir Serraï – Ali Benflis est inconsolable après avoir terminé sa «course» présidentielle à la troisième place loin derrière l’hilarant candidat islamiste Abdelkader Bengrina. Une véritable douche froide pour celui qui se voyait déjà comme l’homme de la situation après la chute de son ennemi juré en avril dernier.
Perdant pour la troisième fois une compétition électorale présidentielle, Ali Benflis n’en peut plus. Du haut de ses 75 ans, il décide ainsi de mettre un terme à sa carrière politique comme l’aurait fait un joueur de foot trentenaire qui aurait enchaîné trop de contre-performance. Ali Benflis sait qu’il n’a plus aucun avenir politique après avoir choisi de participer à un processus électoral joué d’avance et très fortement rejeté par le Mouvement populaire pacifique des Algériens né le 22 février. Autrement dit, Ali Benflis à totalement grillé ses cartes avec le Hirak.
En se retirant, il semble vouloir préserver son parti et lui laisser une chance de se redéployer avec des figures nouvelles en prévision des échéances futures. Mais la tâche s’annonce ardue. Les séquelles de la participation de Benflis à ce que le Hirak qualifiait de «mascarade électorale» ne disparaîtront pas de sitôt. Au-delà de son éloquence, Ali Benflis a montré ses limites politiques ou, tout au moins, fait preuve d’une naïveté politique affligeante pour quelqu’un qui a roulé sa bosse dans les arcanes du pouvoir. Il a terminé sa carrière politique sur une succession d’échecs et avec beaucoup d’amertume, de frustration, voire, peut-être, de regrets.
M. S.
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