Grande confusion autour du message de «félicitations» de Macron à Tebboune
Par Mohamed K. – Finalement, c’est au communiqué de la présidence de la République algérienne que les médias français se sont référés pour rendre compte du message adressé par Emmanuel Macron à Abdelmadjid Tebboune, lors d’une communication téléphonique. Et pour cause. Le site officiel de l’Elysée ne fait état d’aucun échange entre le chef de l’Etat français et son homologue algérien, pourtant relayé par les chaînes algériennes inféodées au pouvoir avec une diligence et une ardeur qui en disent long.
«Le président français, Emmanuel Macron, a adressé, mardi, lors d’une conversation téléphonique, ses chaleureuses félicitations à Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre à la tête de l’Algérie, a annoncé la Présidence algérienne», lit-on dans l’ensemble de la presse française qui a relayé cette information qui demeure énigmatique. «D’après un communiqué de la Présidence algérienne, cité mardi par l’agence officielle APS, Macron a adressé ses chaleureuses félicitations à M. Tebboune pour la confiance que lui a accordée le peuple algérien lors de l’échéance électorale du 12 décembre», lit-on encore dans les médias français qui précisent que «la Présidence française ne fait pas état, pour sa part, de chaleureuses félicitations mais indique dans un communiqué que le président de la République française a présenté ses vœux sincères de succès à M. Tebboune et que la France se tient aux côtés de l’Algérie dans ce moment important de son histoire».
A quoi rime ce cafouillage ? La présidence de la République a-t-elle déformé les propos d’Emmanuel Macron ? Pourquoi les services concernés à l’Elysée n’ont-ils pas rendu publique cette fameuse communication alors qu’il est fait état d’un échange téléphonique entre le Président français et son homologue nigérien qui a eu lieu quelques jours auparavant ?
Si on n’a pas de réponses à ces questions, il n’en demeure pas moins que cette cacophonie est la conséquence logique du malaise qui dépeint les relations entre les tenants du pouvoir en Algérie et à Paris depuis les attaques frontales d’Abdelmadjid Tebboune et, avant lui, du chef d’état-major de l’armée contre l’ancienne puissance coloniale et le soutien des médias français au Hirak algérien. On croyait la page tournée, mais l’empressement de la présidence de la République à transmettre l’information à l’agence officielle aux fins de son urgente diffusion dénote une volonté manifeste de faire accroire à une sorte de «premier pas» qui serait fait par la France et qui montrerait que les «nouveaux» décideurs en Algérie seraient en position de force dans cette guerre froide qui ne dit pas son nom.
M. K.
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