Abdelmadjid Tebboune ou ce discours populiste qui sonne la continuité du «système»
Par Mounir Serraï – Abdelmadjid Tebboune, qui est depuis aujourd’hui président de la République, a présenté sa feuille de route de ce qu’il appelle les fondements de la nouvelle République.
Pendant près d’une heure, le nouveau locataire d’El-Mouradia s’est efforcé à vendre aux Algériens sa vision de la fonction présidentielle et son programme pour une Algérie autre que celle de ces deux dernières décennies. Tebboune réitère sa «main tendue» au Hirak qui a émerveillé le monde par son pacifisme et son degré de maturité. Ce même Hirak qui a rejeté l’élection présidentielle et qui refuse toujours de reconnaître ses résultats. Il appelle à l’unité et à dépasser les divergences et les divisions nées de la crise politique qui secoue le pays depuis maintenant 10 mois. Il série ensuite ses priorités.
En premier lieu, la révision de la Constitution qui interviendra dans quelques mois, voire quelques semaines pour, notamment, réduire, dit-il, les pouvoirs du président de la République, séparer effectivement les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, renforcer le pouvoir du Parlement et moraliser la vie politique.
Abdelmadjid Tebboune se lance ensuite dans une interminable série de promesses à tout le monde, du pauvre au riche, du malade au chômeur, du jeune au vieux, de la femme au foyer aux personnes à mobilité réduite. Tebboune promet donc des logements, du travail, de l’investissement, de la croissance, de la santé, de l’éducation et du progrès. Des promesses qui nous rappellent déjà l’ère Bouteflika et son slogan «l’Algérie de la dignité et de la fierté».
Ainsi donc, il n’y a rien de révolutionnaire dans ce que propose Tebboune aux Algériens, hormis de refuser qu’on l’appelle son Excellence. Mais les Algériens le savaient. Ils ne s’attendaient pas à un renouveau avec un homme qui a fait partie du système Bouteflika. Pour eux, la lutte pacifique continue jusqu’au changement radical du système politique et l’avènement d’une République démocratique.
M. S.
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