Assassinat du charlatan Belahmar à Relizane : crime crapuleux ou acte terroriste ?
Par Mohamed K. – C’est le quotidien arabophone Ennahar qui a rapporté l’information très tôt ce matin. Le charlatan surnommé Abou Mouslim Belahmar, rendu célèbre grâce à quelques chaînes de télévision très portées sur le charlatanisme, a été assassiné chez lui cette nuit par des inconnus qui lui ont asséné plusieurs coups de couteau. Le journal parle d’«inconnus», ses assassins seraient donc plusieurs.
Le charlatan Belahmar a défrayé la chronique par ses pratiques maraboutiques appuyées sur la religion. Dans ses causeries télévisées très suivies par les téléspectateurs crédules et superstitieux, il se concentrait sur les activités paranormales, expliquant comment se débarrasser des djinns et autres êtres maléfiques. Son assassinat suscite dès lors de nombreuses interrogations. A-t-il été tué par des islamistes qui l’auraient accusé d’hérésie en s’adonnant ainsi à ce qui pourrait être assimilé à de la sorcellerie ? A-t-il fait les frais d’abus qu’il aurait commis sur des femmes qui se rendaient en grand nombre chez lui pour obtenir la bénédiction, connaître leur sort ou se défaire de la déveine ?
Certaines chaînes algériennes se sont singularisées depuis leur création par le recours à ce genre de marabouts déguisés en imams ou en théologiens pour augmenter leur audimat. Un phénomène qui a fait recette et qui a encouragé des pans entiers de la société à suivre ce genre d’émissions où le ridicule le dispute à l’aliénation.
Si le féticheur Belahmar a été assassiné par des extrémistes religieux, ses compères, dont la réputation est égale à la sienne, pourraient être également ciblés. De nombreux exorcistes ont été pris en flagrant délit d’abus sur des femmes désemparées qui voient dans ces pratiques moyenâgeuses, rétrogrades, un moyen d’éloigner le «mauvais œil» ou de la «malchance», souvent à l’insu de leur mari ou de leurs proches. Des pratiques encouragées par un environnement par trop gobeur dès qu’il s’agit de manifestations parapsychiques.
M. K.
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