Tabbou maintenu en détention : Tebboune ne fait rien pour apaiser la rue
Par Mounir Serraï – L’opposant politique Karim Tabbou, coordinateur du parti non agréé UDS, n’a pas quitté aujourd’hui sa cellule dans la prison de Koléa pour retrouver sa liberté et les membres de sa famille. Le verdict de l’affaire relative à l’examen de sa deuxième demande de remise en liberté provisoire est tombé. Le tribunal lui a refusé une nouvelle fois la liberté provisoire. Pourtant, son collectif de défense, composé de 50 avocats, voyait en la mise en délibéré de l’affaire un bon signe pouvant aboutir à l’acceptation de la demande de liberté provisoire pour Tabbou, en détention depuis maintenant plus de trois mois.
Très engagé dans le Hirak depuis le 22 février, Karim Tabbou a été arrêté une première fois et placé sous mandat de dépôt le 12 septembre. Après deux demandes de liberté provisoire, Tabbou a fini par être remis en liberté le 2 octobre. Une remise en liberté qui a duré moins de 24 heures puisque le lendemain matin, Karim Tabbou a été arrêté et déféré devant le juge pour d’autres chefs d’inculpation que l’atteinte au moral des troupes de l’armée. Depuis, la cote de popularité de cet opposant politique ne cesse d’augmenter. Son nom, comme celui du moudjahid Lakhdar Bouregâa, également arrêté pour atteinte au moral de l’armée, revient dans la bouche des manifestants de vendredi. Sa libération ainsi que celle de tous les détenus du Hirak sont désormais une exigence des manifestants.
Interpellé sur les détenus du Hirak lors de sa conférence de presse après l’annonce des résultats de la présidentielle, le nouveau locataire d’El-Mouradia, Abdelmadjid Tebboune, avait promis de se pencher sur le sujet pour voir ce qu’il pourrait faire. Mais avec le maintien d’un détenu comme Karim Tabbou, dont le seul tort est de s’être positionné du côté de son peuple en quête dechangement du système, pacifiquement et démocratiquement, le régime reste le même avec ses pratiques répressives.
M. S.
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