L’archevêque d’Alger : «Notre Noël vécu en communion avec tous les Algériens !»
De Rome, Mourad R. – Le quotidien basé à Rome Avvenire, organe officiel de la conférence épiscopale italienne, a publié ce lundi, dans sa série d’interviews à destination du grand public, une longue interview à l’archevêque d’Alger, Paul Desfrarges, ayant pour titre «Notre Noël vécu en communion avec tous les Algériens. Les chrétiens d’Afrique du Nord, focus sur l’Algérie».
La première partie permettant de faire découvrir au lecteur notre pays et sa politique en matière de liberté de culte et la seconde est présentée sous forme de conclusion, réservée aux Algériens, qui sert également à éclairer l’opinion publique italienne de la situation des diverses familles religieuses en Algérie.
Un signe tangible de l’intérêt et de proximité de la part du pape François 1er pour notre pays, qui participe, selon l’archevêque Desfarges, d’une nouvelle dynamique mettant plus que jamais en avant la centralité de la Méditerranée, pour l’avenir des relations entre les deux grandes religions universelles mais avec, en prime, les profondeurs africaine et européenne.
Cela dit, à travers cet entretien, l’archevêque d’Alger a tenu d’emblée à rappeler que le Saint-Siège, sous Francesco Bergoglio est convaincu de l’importance d’une collaboration multiforme renforçant un axe islamo-chrétien, appelant au dialogue mais, aussi, agissant pour le triomphe des valeurs de paix, de solidarité, d’entraide, tout en insistant sur la primauté de la vie et son caractère sacré et inviolable.
Et d’ajouter que l’Eglise algérienne est dans ce sens une église de rencontre, de l’attention vers l’autre et de la communion pleine avec son environnement immédiat, qui partage avec elle le respect pour Jésus/Issa le Messie, cité dans le Coran et honoré par tous les Algériens.
«D’Ailleurs, insiste le dignitaire religieux, nos prières communes sont quotidiennes pour implorer Dieu de protéger le peuple algérien et de nous aider tous ensemble à abattre les murs de la haine et de la discorde qui menacent aujourd’hui l’humanité».
Et de conclure que «l’église algérienne a une mission, celle d’être porteuse d’amitié, de fraternité et de paix avec tous. Elle le doit au peuple avec qui elle partage joies et douleurs dans une communion totale».
Une constante, celle du dialogue avec l’islam, qui est au centre de son action et qui est le thème choisi par Mgr Desfarges pour sa dernière lettre pastorale. Il y définit à plusieurs fois les musulmans comme étant «nos frères et sœurs», qui nous fournissent chaque jour un très beau témoignage de foi et de charité.
Il inscrit ainsi son action, de manière résolue, dans la continuité de son illustre prédécesseur, Etienne Duval, qui, par ses prises de position en défense des Algériens, parvint à transformer une église accompagnant l’entreprise coloniale en une église algérienne à plein titre !
A noter enfin que Mgr Paul Desfarges, 75 ans, de nationalité algérienne, est depuis 2016 le chef de l’archidiocèse d’Alger. Il est depuis 2015 le président de la Conférence épiscopale régionale du Maghreb qui regroupe les circonscriptions ecclésiastiques d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Libye et du Sahara Occidental et c’est à ce titre qu’il participera à la conférence «Méditerranée, frontière de paix», organisée par la Conférence épiscopale italienne, qui réunira à Bari, en Italie, du 19 au 23 février, les évêques des pays de la région.
M. R.
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