Ce que cache l’intrusion de baltaguia au milieu des manifestants ce vendredi
Par Houari A. – L’intrusion d’hommes de main lors des manifestations pacifiques de ce vendredi était prévisible. Plusieurs signes précurseurs faisaient craindre, en effet, des débordements au lendemain de la mort de Gaïd-Salah.
D’aucuns avaient prédit les agressions qui ont eu lieu à Annaba, à Constantine, à Bordj Bou-Arréridj et dans d’autres wilayas où des baltaguia se sont infiltrés sur ordre dans le Hirak et ont tenté de provoquer des heurts avec les manifestants pacifiques sur instigation de milieux occultes. Ce n’est pas pour rien que des vidéos, filmées lors de l’enterrement de l’ancien chef d’état-major, ont été diffusées à large échelle sur les réseaux sociaux montrant des nervis promettre aux collaborateurs de l’ancien dictateur, mort lundi dernier, de «couper la tête à toute personne qui sortirait manifester vendredi» (sic).
Se sentant renforcés par les images des funérailles «populaires» de Gaïd-Salah, les instigateurs de cette manœuvre ont voulu enfourcher le cheval et continuer sur la même lancée en croyant pouvoir renverser la vapeur après avoir «démontré» qu’une «majorité silencieuse» aurait fini par sortir de sa léthargie et «prouvé» sa suprématie sur les «groupuscules» qui «chahutent» depuis plus dix mois – dixit Gaïd-Salah et Bensalah. La mise en scène de mercredi dernier visait à «convaincre» l’opinion publique que le Hirak n’est pas majoritaire et que le système demeure «fermement appuyé sur une solide assise populaire».
Mais les citoyens ont vite décelé dans cette grossière machination une volonté manifeste de transformer la mort du pilier du régime en une aubaine pour rebondir, en montrant la «grande estime» que les Algériens vouaient à leur vice-ministre, qui a eu droit aux derniers honneurs réservés aux chefs d’Etat décédés dans l’exercice de leurs fonctions ou ayant marqué leur présidence par des faits historiques majeurs. Ce qui est loin d’être le cas s’agissant de Gaïd-Salah dont l’histoire ne retiendra que sa servile loyauté au clan Bouteflika et son animosité viscérale envers le peuple majoritaire, qui se bat à mains nues et avec stoïcisme pour l’instauration d’un Etat de droit.
Les cercles occultes ont une nouvelle fois échoué à déstabiliser le Mouvement de contestation de populaire mais révèlent néanmoins que la mort de Gaïd-Salah n’a rien changé à la politique jusqu’au-boutiste du pouvoir, même après la disparition du ponte. Cet échec fait qu’il y a peu de chance que le lâcher de voyous de ce vendredi se reproduise à l’avenir car il a, lui aussi, prouvé sa lamentable inefficacité.
H. A.
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