L’appel de la patrie
Par Kamel M. – A quelque chose malheur est bon, dit l’adage. Les bruits de bottes qui résonnent à l’Est vont-ils sauver le mandat de Tebboune dont l’élection est fortement contestée par le peuple majoritaire ? La guerre qui frappe à nos portes, dont la mèche est en train d’être allumée par les régimes d’Ankara et d’Abu Dhabi par Libyens interposés, va impacter d’une façon directe la sécurité nationale. Il se posera alors le délicat problème de la mobilisation de toutes les forces vives du pays pour faire face à cette menace sérieuse qui est loin d’être une manœuvre politicienne du pouvoir en place.
L’Algérie ne peut affronter cette épreuve en rangs dispersés. Le danger vient de l’extérieur et les Algériens, divisés par la politique, ne peuvent parler que d’une seule voix pour affronter tout péril qui viendrait de la Libye voisine, en proie à une guerre civile qui déborde sur ses frontières pour concerner des capitales étrangères qui lorgnent les gisements souterrains de ce vaste territoire riche et peu peuplé.
L’instabilité qui règne en Algérie a fait qu’Abdelmadjid Tebboune a réuni un Haut Conseil de sécurité composé d’un Président mal élu, d’un Premier ministre, d’un chef d’état-major et d’un ministre de l’Intérieur intérimaires, tandis que le ministère des Affaires étrangères n’est pas pourvu, le chef de la diplomatie ayant été désigné provisoirement en remplacement de Noureddine Bedoui à la tête d’un gouvernement sans prérogatives.
Le nouveau président de la République, arrivé à la fonction suprême suite au coup de force opéré par Gaïd-Salah, parti en laissant derrière lui une situation politique inextricable, se voit porter, quelques jours à peine après son investiture, l’écrasante responsabilité de gérer un dossier international très lourd, alors même qu’il peine à affirmer sa légitimité et à obtenir l’adhésion du Hirak à sa proposition de dialogue pour une sortie de crise rapide.
Les discours belliqueux de l’ancien chef d’état-major ont creusé un fossé profond entre les Algériens à cause de la discorde qu’il a semée durant son «règne» court mais ô combien calamiteux. Il revient à son successeur, le général Saïd Chengriha, de corriger le tir et au chef de l’Etat de faire preuve de bonne foi, en prenant le chemin inverse que celui, dangereux et clivant, qu’a emprunté son mentor mort et enterré.
La tâche s’avère rude mais le contexte peut jouer en sa faveur s’il démontre sa sincérité à rétablir le droit par des mesures imminentes concrètes et non plus par les discours et les artifices.
K. M.
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