La machine judiciaire enclenchée par Gaïd-Salah se retourne contre ses fils
Par Abdelkader S. – Les fils de Gaïd-Salah n’échapperont pas à la justice. Et pour cause. Des sources informées expliquent que la convocation de ceux dont les citoyens réclament l’emprisonnement lors des manifestations est inévitable dans la mesure où ils seront cités dans le procès de leur ancien associé Baha-Eddine Tliba. Ce dernier, faut-il le rappeler, a proféré de graves accusations contre les fils et le gendre de l’ancien chef d’état-major.
Le député déchu de son immunité parlementaire a été rapatrié de force de Tunisie où il s’était réfugié après avoir conditionné son acquiescement à la convocation de la justice par l’acceptation de sa propre plainte contre les fils de l’ancien homme fort de l’armée dont il a révélé de nombreuses infractions à la loi, notamment des faits de corruption, des détournements de fonciers, des passe-droits et des indus avantages rendus possibles grâce à la positon de leur père. Plus grave, Baha-Eddine Tliba a carrément accusé l’un des fils de Gaïd-Salah d’avoir causé la mort de l’ancien wali d’Annaba, Mohamed-Mounib Sendid, qui aurait succombé à une crise cardiaque suite aux pressions et aux menaces dont il aurait été victime de la part de la mafia locale, qui continue de sévir à ce jour.
Ahmed Gaïd-Salah avait fait un malaise alors qu’il était en déplacement à Oran lorsque Baha-Eddine Tliba avait commencé à divulguer des secrets liés aux affaires qui compromettaient directement le chef d’état-major de l’armée et son proche entourage. Les services secrets avaient alors été instruits de rapatrier le «trop bavard» ex-député par tous les moyens et de l’emprisonner, au plus tôt, pour éviter que ses révélations aient un impact sur l’opinion publique et fragilisent le puissant patron de l’armée dans un contexte marqué par des manifestations persistantes contre le système qu’il s’échinait à sauver.
Or, relèvent des observateurs avertis, Gaïd-Salah ne savait pas, en agissant ainsi, qu’il se tirait une balle dans le pied en ce sens qu’il allait permettre à Baha-Eddine Tliba de l’accabler lui, ses fils et son gendre dans un procès qui devra se tenir en public. Toute la machine judiciaire et médiatique mise en branle par le pouvoir pour faire accroire à la mise en place d’une opération «mains propres», qui viserait l’oligarchie, est en voie de produire l’effet contraire, puisqu’il sera impossible à la justice aux ordres de maintenir le prévenu Baha-Eddine Tliba sans jugement indéfiniment ou de le juger à huis-clos.
Les jours et les semaines à venir seront riches en révélations fracassantes et rien n’exclut que les médias à la solde du pouvoir soient enjoints d’assurer une large couverture médiatique pour «tuer le père».
A. S.
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