Des sources expliquent pourquoi les détenus d’opinion n’ont pas été libérés
Par Mohamed K. – Des sources informées sollicitées par Algeriepatriotique ont expliqué que les détenus d’opinion «qui étaient victimes de la dictature de Gaïd-Salah subissent maintenant les contrecoups de calculs politiciens qui retardent leur libération». «En effet, précisent nos sources, la justice aux ordres de l’ancien chef d’état-major dévoileraient leur inféodation totale à la hiérarchie militaire si elle décidait de renier les décisions qu’elle a prises sur injonction dès la mort du commanditaire de ces graves abus de pouvoir.»
«Les détenus d’opinion seront bel et ben libérés dans une sorte de grâce qu’Abdelmadjid Tebboune prononcerait comme gage de bonne volonté, sans quoi, il le sait, il ne pourra faire adhérer le Hirak au dialogue auquel il a appelé et dont il sait qu’il sera très difficile à mettre en place au vu des échecs précédents», soulignent nos sources qui regrettent que «les calculs politiciens passent avant la dignité des citoyens injustement emprisonnés» et que «des acquittements au compte-gouttes participent de cette manœuvre qui consiste à se servir de citoyens innocents comme des cartes à jouer dans cette confrontation sans fin entre le peuple majoritaire et les tenants du pouvoir».
«Les détenus d’opinion doivent être libérés immédiatement et sans condition», insistent nos sources, pour lesquelles «les enjeux de pouvoir ne doivent pas se faire au détriment de la liberté et de la loi».
Le successeur d’Abdelaziz Bouteflika a fait de l’ouverture d’un dialogue une de ses priorités, telle qu’il l’a annoncée dans son discours d’investiture, en affirmant qu’il «tend la main» à toutes les composantes de la société, allusion au Mouvement de contestation populaire qui manifeste depuis plus de dix mois et réclame le changement radical du mode de gouvernance et le départ de tous les symboles du système Bouteflika.
Mais Abdelmadjid Tebboune peine à convaincre de sa sincérité en raison d’un déficit de légitimité qui fait de lui un Président «mal élu» et, donc, aux yeux de l’opinion publique, inapte à être un interlocuteur «autorisé» mais, surtout, à cause du maintien des prisonniers politiques en détention près de deux semaines après son investiture. Ce qui fait dire à de nombreux observateurs que «rien n’a changé» et que les fort nombreux opposants à la présidentielle du 12 décembre dernier avaient raison de douter de l’honnêteté de cette élection dont les jeux étaient faits d’avance.
Sauf si Tebboune démontre qu’il n’est pas un «trois-quarts de président», en donnant un coup de pied dans la fourmilière de l’appareil judiciaire qui a perdu toute crédibilité ces vingt dernières années.
M. K.
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