Ce passage qui indique que Chengriha envisage de profonds changements
Par Abdelkader S. – Le discours prononcé par le nouveau chef d’état-major par-devers le haut commandement de l’armée et les directeurs centraux du ministère de la Défense nationale, ce lundi, contient un passage qui pourrait préluder des changements profonds au sein de la hiérarchie militaire.
Hormis le rappel des actions précédentes de l’institution décidées par son prédécesseur et qu’il ne pouvait qu’avaliser, ayant été partie prenante dans le processus qui a conduit à la présidentielle controversée du 12 décembre dernier, le général Saïd Chengriha a consacré la majorité de son intervention à l’armée et, plus particulièrement, aux critères qui doivent, selon lui, concourir aux désignations aux postes de responsabilité en son sein.
«Je voudrais mettre l’accent, en toute franchise et en toute honnêteté, sur le fait que les critères essentiels, pour moi, dans la nomination aux fonctions et aux postes ou toute autre responsabilité, quelle qu’en soit l’envergure, sont ceux de la sacralisation de l’effort comme source de réussite, des compétences, des capacités, du sérieux, de l’intégrité et de la fidélité à l’armée et à la patrie», a fait savoir le nouvel homme fort de l’armée.
Le général Saïd Chengriha a bien précisé que ces critères sont ceux que lui-même considère comme permettant d’accéder aux hautes fonctions au sein de l’armée, ce qui pourrait bien signifier qu’il se prépare à opérer des changements profonds. Cette probabilité est d’autant plus plausible que le successeur de Gaïd-Salah a d’ores et déjà apporté plusieurs changements – peu perceptibles – dès sa prise de fonction. En effet, l’ex-chef des forces terrestres s’est adressé aux plus hautes autorités militaires et non plus à des élèves officiers qui étaient astreints à la corvée du calepin et du stylo pour simuler une reprise assidue des propos de l’ancien orateur, pourtant creux et redondants.
Par ailleurs, quand bien même le nouveau chef d’état-major a fait siennes quelques antiennes répétées continuellement par son prédécesseur, il n’en demeure pas moins que son discours a été quelque peu modéré et orienté vers les questions internes à l’armée. Les passages à coloration politique résonnent comme une conclusion finale aux allocutions passées qui ont marqué la crise d’une empreinte indélébile durant dix longs mois.
Le général Saïd Chengriha aura besoin de restructurer l’état-major de sorte à éloigner l’institution de la sphère politique pour ne pas gêner le président de la République dont l’avènement au pouvoir n’aurait pas pu être possible sans l’armée qui a pesé de tout son poids pour l’imposer à la tête du pays.
A. S.
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