Les étudiants terminent 2019 en confirmant la poursuite de leur combat
Par Mounir Serraï – La marche pour un changement radical du système politique ne s’arrêtera pas à 2019. Les étudiants viennent de l’affirmer par leur forte mobilisation en ce dernier jour de l’année en cours.
Le combat continue en 2020 jusqu’à la satisfaction des revendications du Hirak, ce Mouvement populaire qui a démarré le 22 février 2019 et qui semble bien parti pour durer dans le temps. Des dizaines de milliers d’entre eux ont répondu présents à ce 45e mardi de mobilisation à travers plusieurs villes estudiantines du pays. Même détermination et même engagement «pour une Algérie meilleure, une Algérie de justice, de liberté et de démocratie».
A Alger, la marche des étudiants s’est déroulée comme d’habitude, dans le calme, l’émotion et la communion. Beaucoup de citoyens se sont joints à cette marche en guise de soutien à la lutte des étudiants qui ont fortement marqué l’année qui s’achève par leur éveil politique et leur engagement dès le début avec le Mouvement populaire pour le changement.
De la Place des Martyrs à Place Audin, en passant par la mythique Grande Poste, les étudiants ont réaffirmé leur refus de tout dialogue avec un pouvoir illégitime et exigé la libération de tous les détenus d’opinion. «Istiklal (indépendance)» a été scandé tout au long de cette marche. Une manière pour les étudiants de réitérer leur rejet total de ce système politique en place depuis 1962. Les étudiants ont également dénoncé le «coup de force du 12 décembre 2019» qui a porté Abdelmadjid Tebboune au sommet du pouvoir.
La marche s’est déroulée, sans encombres, sous, bien entendu, une forte présence policière. Ailleurs aussi, des milliers d’étudiants ont battu le pavé sans le moindre incident. A Oran, Mostaganem, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Blida, Sétif, Constantine, Bouira, Bordj Bou Arréridj, Annaba, Tizi Ouzou, Boumerdès, Béjaïa et Jijel. Comme à Alger, leur revendication est un nouveau système politique qui ne sera pas une copie de l’ancien système afin de permettre l’avènement d’une nouvelle Algérie démocratique.
Les étudiants estiment que les revendications du Hirak sont claires. Il s’agit de libérer la scène politique afin que le peuple puisse exercer pleinement sa souveraineté avec des représentants démocratiquement choisis. Ils considèrent qu’un processus constituant pourrait baliser le terrain pour une véritable démocratie. Ils promettent de maintenir la pression sur le régime en place jusqu’à satisfaction des revendications du Hirak.
M. S.
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