Le pouvoir acculé

Tebb 2020
Le président Abdelmadjid Tebboune et le Premier ministre Abdelaziz Djerad. PPAgency

Par Mounir Serraï – 2020 qui commence constitue une année charnière pour l’avenir du pays. Elle est entamée par les Algériens avec beaucoup d’incertitudes. Mais elle est tout aussi capitale pour les nouveaux dirigeants du pays qui vont bientôt être face à leurs promesses qu’ils doivent satisfaire et aux défis qu’ils doivent aussi relever.

Arrivé au pouvoir avec un déficit de légitimité criant, qui constitue politiquement un handicap de taille, le nouveau Président, issu d’une élection fortement rejetée par les Algériens, doit redoubler d’efforts pour tenter de relever un tant soit peu sa popularité et acquérir un semblant de légitimité. Il est donc très attendu sur le terrain de l’action afin qu’il joigne le geste à la parole, lui qui a promis d’aller vers une nouvelle République démocratique et un Etat de droit, lui aussi qui a promis de relancer la machine économique totalement grippée depuis de longs mois. Tout cela en faisant face à la pression de la rue. Car, le Hirak est parti pour durer dans le temps.

Les Algériens, très nombreux à sortir manifester les vendredis mais aussi avec les étudiants les mardis, ne sont pas près d’abandonner la lutte sans la satisfaction de leurs revendications qui consistent en l’instauration d’une nouvelle Algérie, où régneront le droit, la justice et la démocratie. La situation du pays est telle qu’il est difficile d’imaginer le nouveau pouvoir connaître du répit. Bien au contraire. Le temps lui sera compté et les attentes des Algériens, qui refusent désormais de se taire devant le pouvoir de fait, ne sont pas faciles à satisfaire. Cela surtout pour un pouvoir en manque de légitimité. Car, améliorer les indicateurs macroéconomiques et en même temps le pouvoir d’achat des Algériens dans un pays qui dépend entièrement des hydrocarbures et des importations n’est pas chose simple.

On a déjà vu par le passé les tensions suscitées par la volonté affichée par le pouvoir d’abandonner graduellement le système actuel de subventions de produits énergétiques et de première nécessité tels que le carburant, le sucre, l’huile et les céréales. Ces défis se conjuguent donc à une situation politique à grands risques. Tout dépendra de la volonté des nouveaux dirigeants à régler définitivement la crise politique, loin de toute ambition démesurée à vouloir asseoir durablement leur pouvoir.

M. S.

Comment (3)

    Vendredire
    2 janvier 2020 - 13 h 38 min

    Cela fait 3 semaines que Tebboune a été désigné président et cela fait 10 jours que le premier ministre a été nommé sauf qu’on ne voit pas encore l’ombre d’un gouvernement se dessiner. Cela me dit que :

    1- Ils n’ont pas réussi, dans leur entourage immédiat, à trouver 20 ministrables qui n’aient pas de casseroles à trainer
    2- ils n’ont pas réussi à débaucher (pour embaucher) 20 ministrables du hirak car le hirak est composé essentiellement d’hommes et de femmes qui ne veulent pas se coltiner un pouvoir maléfique. Bien sûr les faux hirakistes dialoguistes comme Mesdour ou Lalmas peuvent répondre à l’appel du pied mais cela ne fait pas le compte. Et il faut le compte pour annoncer un gouvernement.

      Anonyme
      2 janvier 2020 - 19 h 58 min

      Le chef du gouvernement va annoncer incessamment la composition du gouvernement. C’est pour tout de suite. Et comme ça coïncide avec la libération de tous les détenus, on lit bien ou veut en arriver le pouvoir.

    Ma Vérité
    2 janvier 2020 - 7 h 36 min

    Qu’attendez vous d’un président illégitime et un gouvernement de même, rappeler vous y’a quelques jours le nouveau chef d’état major reconnu, que le président à été choisit mais pas élu, aucune nation n’a réussi a développer le pays avec un pouvoir imposer, soit par les dictateurs, soit par les militaires, comment voulez vous qu’un président avec un passé sombre,des affaires louches et des magouilles de tout genre puisse développer un pays, comment faire confiance à un président où ses enfants sont des voyous, croyez vous qu’il va les laisser tomber jamais, cela veut dire qu’il est injuste et entrave à la justice, pourquoi partout dans le monde c’est des jeunes gens qui gouvernent sauf chez nous, nous sommes condamné à plusieurs années de régression et d’injustice de la part de ces incompétents et corrompus dirigeants

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