Tebboune et Djerad assènent une nouvelle gifle aux ultraconservateurs
Par Mohamed K. – L’annonce de la composition du gouvernement d’Abdelaziz Djerad a dérangé les conservateurs qui avaient, sans doute, espéré qu’Abdelmadjid Tebboune allait s’inscrire dans une logique d’adhésion à une frange de la société et à une obédience politique réfractaire à la contemporanéité, en s’enfermant dans leurs dogmes. Il n’en fut rien.
Dès sa prise de fonctions, Abdelmadjid Tebboune balayait d’un revers de main toutes les tentatives de jeter l’Algérie dans les bras du panarabisme zélé que des cercles avaient tenté d’aviver, en opposant les Algériens les uns aux autres, dans une veine tentative de diviser le Mouvement de contestation populaire. Non seulement ce plan diabolique a été déjoué par les citoyens qui manifestent pour l’avènement d’une nouvelle République fondée sur la liberté et la justice et non plus sur l’allégeance et la rapine, mais le successeur de Bouteflika a mis le holà depuis sa première sortie sur le terrain, en s’exprimant en français sans complexe.
A la désignation du sorbonnard Abdelaziz Djerad à la tête du gouvernement et du général saint-cyrien Saïd Chengriha en remplacement de Gaïd-Salah s’est ajoutée la composition d’un gouvernement formé dans sa majorité de ministres résolument tournés vers la modernité, à quelques rares exceptions.
Les femmes ministres choisies par Djerad et Tebboune sont connues soit pour le militantisme en faveur de la démocratie, soit pour leurs compétences avérées dans leur domaine scientifique. Il en est de même pour les jeunes secrétaires d’Etat en charge des dossiers entrepreneuriaux, culturels, sportifs, etc. La prestation du nouveau ministre de l’Education nationale en est l’exemple le plus marquant. Lors de la passation de consignes, Mohamed Oujaouad a planté le décor en terminant sa courte allocution par des citations empruntées à des philosophes occidentaux.
Il reste à Abdelmadjid Tebboune et à Abdelaziz Djerad de convaincre le Hirak d’accepter le dialogue auquel le nouveau chef de l’Etat a appelé pour pallier l’absence de légitimité induite par le taux d’abstention extrêmement élevé qui réduit sensiblement la marge de manœuvre des deux hommes.
M. K.
Comment (41)