Le «tamisage» du paysage audiovisuel chaotique algérien a déjà commencé ?
Par Nabil D. – On apprend de sources généralement bien informées qu’un «tamisage» du paysage audiovisuel algérien chaotique aurait déjà commencé. Ce «tamisage» ne signifie cependant pas la fin des chaînes privées actuelles mais un repositionnement en fonction des positons des unes et des autres ces derniers mois, indiquent nos sources.
Selon ces sources, des télévisions seront avantagées par rapport à d’autres qui seraient «abandonnées à leur sort» dans les semaines à venir, dans le cadre d’un changement d’orientation politique induit par l’avènement d’une nouvelle direction politique à la tête du pays. «Trop engagées politiquement, transformées en outil de propagande, éloignées complètement de l’éthique et de la déontologie, ces chaînes sont devenues un instrument entre les mains du puissant du moment, et leurs propriétaires sont prêts à changer de ligne, du jour au lendemain, sans scrupule aucun», relèvent ces sources.
Une chaîne semble particulièrement ciblée par le pouvoir en raison de son implication dans une campagne enragée qui avait ciblé Abdelmadjid Tebboune et qui était connue pour sa collusion avec l’ancien cercle présidentiel. La tentative de «repentance» faite par cette chaîne, en faisant montre d’un zèle sans limite au profit de l’ancien chef d’état-major, semble n’avoir servi à rien. Ce dernier est mort et le nouveau Président a tout l’air de vouloir effacer ce passé récent des mémoires des Algériens à la réconciliation desquels il appelle depuis son investiture.
L’empressement d’Abdelmadjid Tebboune à ouvrir un dialogue «sincère» avec l’opposition, incarnée par les partis et le Hirak, signifie une fin proche de tous les éléments qui ont constitué une des causes de l’amplification de la crise. Et parmi ces causes, les chaînes de télévision privées vilipendées et fustigées par les millions de manifestants qui battent le pavé depuis plus de dix mois. Abdelmadjid Tebboune sait qu’il devra donner encore plus de gages pour faire adhérer le Mouvement populaire à sa démarche réconciliatrice, au premier rang desquels une réforme profonde du champ médiatique qui devra consister en l’établissement de nouvelles règles qui assureront au citoyen le droit à l’information violé par le pouvoir à travers la censure, le blocage de journaux électroniques et, plus grave, l’utilisation des médias lourds contre le Hirak via la désinformation et l’incitation à la haine et à la division.
«Tout ceci doit cesser !» estiment nos sources qui se disent néanmoins «optimistes» quant à un «retour à l’orthodoxie médiatique». Un autre chantier herculéen donc.
N. D.
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