Tebboune devrait présider une réunion au ministère de la Défense cette semaine
Par Mohamed K. – Des sources généralement bien informées croient savoir qu’Abdelmadjid Tebboune devrait présider une réunion au ministère de la Défense nationale avant la fin de la semaine en cours. A l’ordre du jour de cette première rencontre officielle avec l’institution militaire depuis sa prise de fonctions, la confirmation du général Saïd Chengriha au poste de chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, poste qu’il occupe depuis la mort de Gaïd-Salah.
Abdelmadjid Tebboune et le général Saïd Chengriha ont fait le choix judicieux d’éloigner la «grande muette» de la sphère politique et d’éviter ainsi de l’exposer à la critique, comme l’avait fait très maladroitement l’ancien chef d’état-major dont la double casquette militaire et politique, en sa qualité de vice-ministre de la Défense nationale, avait créé une situation aussi singulière qu’irrationnelle. Ce choix qui avait été fait par l’ancien président Bouteflika obéissait, ni plus ni moins, qu’à un calcul politicien qui s’inscrivait dans l’approche machiavélique avec laquelle il a géré l’Etat depuis son avènement au pouvoir en 1999. Une approche qui a débouché sur la grave crise politique que traverse le pays actuellement et que son successeur aura bien du mal à résorber, vu sa complexité, sa persistance et le fossé profond qui sépare le Mouvement de contestation populaire des tenants du pouvoir.
La confirmation du général Saïd Chengriha dans sa fonction de chef d’état-major est d’autant plus urgente que la situation à nos frontières est explosive, et l’ANP aura à gérer cette nouvelle crise qui se profile à l’horizon et qui nécessite une grande mobilisation pour parer à toute éventualité. D’ores et déjà, des mesures ont été prises et le nouvel homme fort de l’armée ne pouvait s’encombrer d’une mission politique qui n’aurait fait qu’aggraver la rupture de confiance entre les citoyens, qui manifestent contre le régime depuis plus de dix mois, et le commandement de l’armée qui s’est mis à dos le peuple majoritaire, en raison de l’attitude belliqueuse et antagonique de l’ancien chef d’état-major. Tant et si bien que ce dernier avait fini par concentrer sur lui la colère des manifestants qui répondaient à ses provocations par des slogans hostiles à l’ensemble du commandement militaire.
Cette aberration a été corrigée par Abdelmadjid Tebboune et le nouveau chef d’état-major. Une décision applaudie par de nombreux connaisseurs.
M. K.
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