Vacance du poste de président : étrange communiqué du Conseil de la nation
Par Houari A. – Le communiqué annonçant la prochaine tenue d’une réunion par le bureau du Conseil de la nation pour entériner la vacance du poste de président contient un passage intrigant qui laisse entendre qu’une crise couve en son sein. En effet, cette instance a jugé nécessaire de préciser que «le bureau du Conseil de la nation est le seul habilité à parler au nom du Conseil de la nation et à programmer ses travaux et ses activités, conformément à son règlement intérieur».
Que se passe-t-il dans les coulisses de la chambre haute du Parlement pour que cette précision paraisse opportune ? Y a-t-il une guerre de succession au sein du Sénat après l’annonce du retrait définitif d’Abdelkader Bensalah de la scène politique ? Une hypothèse qui pourrait se confirmer si l’information rapportée par certaines sources – mais aucunement confirmée – sur la probable désignation de Karim Younès à la tête du Sénat s’avérait juste. On ne sait pas si cette «révélation» rapportée par quelques médias en ligne est une fuite programmée pour sonder l’opinion publique et les sénateurs ou si, au contraire, elle vise à semer la zizanie parmi les sénateurs dont certains aspirent, évidemment, à occuper le perchoir et devenir ainsi le deuxième homme de l’Etat.
Abdelmadjid Tebboune ne s’est pas encore consacré à cet aspect dans sa feuille de route. Il a réuni hier le premier Conseil des ministres sous sa présidence pour annoncer les grandes lignes de son programme, en donnant la priorité à ce qu’il considère – implicitement – être comme une volonté de sa part à tourner la page Gaïd-Salah et réconcilier les Algériens entre eux. Une tâche ardue.
Le successeur de Bouteflika n’a pas encore annoncé de date pour l’amendement de la Constitution qu’il a annoncée lors de sa campagne électorale et on ne sait donc pas si la dissolution de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation est à l’ordre du jour. Auquel cas, la désignation d’un remplaçant à Abdelkader Bensalah serait inutile et le maintien de Salah Goudjil à son poste de président par intérim pourrait être la solution idoine, aux yeux d’Abdelmadjid Tebboune, en attendant d’entamer le «gros œuvre» politique, législatif et, sans doute, judiciaire si le premier magistrat du pays a la sérieuse intention de réformer la justice en profondeur.
H. A.
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