Rahabi : «Le manque de légitimité concerne tout le monde, pas seulement Tebboune»
Par Mounir Serraï – L’architecte de la Conférence d’Aïn Benian du 6 juillet 2019, Abdelaziz Rahabi, estime que le dialogue est indispensable dans le règlement de la crise politique et qu’il ne faut pas trop s’encombrer par le manque de légitimité des uns et des autres.
«Le manque de légitimité concerne tout le monde, pas seulement le Président», souligne cet ancien diplomate dans un entretien accordé aux colonnes d’El-Watan. «Les décisions du Président détermineront qui gagnera en légitimité», ajoute Rahabi qui rappelle que dans la vie politique, il y a la légitimité acquise par l’urne et celle qu’on peut acquérir par l’action.
Cet ancien ministre de la Communication considère ainsi que le président Tebboune peut renverser la donne par son action et celle de son gouvernement. Selon lui, «le Président doit être autorisé à prendre des décisions pour aider à apaiser la situation et redonner confiance à la classe politique». «Il y a une résistance au changement et à la réforme du régime au sein des institutions étatiques», soutient-il, ajoutant dans le même sillage que «le président de la République ne peut affronter cette situation sans un front intérieur fort».
«Le Président peut rencontrer toutes les forces et être le moteur de la dynamique du dialogue», poursuit Rahabi, qui est donc pour le dialogue dans un contexte politique apaisé à travers la libération de tous les détenus politiques et la libération du champ politique et médiatique. «Tout le monde est d’accord pour diagnostiquer la crise, mais les mécanismes restent en litige», précise-t-il, estimant que «le Président est maintenant dans une période de grâce qui peut être utilisée pour entamer le dialogue».
«Vous ne pouvez pas appeler au dialogue tout en fermant les portes de l’opinion sur les autres dans les médias», soutient Rahabi, considérant que «le travail du gouvernement, s’il est sérieux, contribuera à la mise en œuvre directe d’une solution politique à la crise». Pour Rahabi, «le dialogue commence par la réconciliation des Algériens avec l’administration et la justice.»
M. S.
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